Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Les banques d’émission en ligne de mire pendant cette saison des bénéfices: des mesures d’assouplissement supplémentaires en vue.

Les banques d’émission au centre des attentions. Parallèlement à la saison des bénéfices. La normalisation des taux ayant été brusquement interrompue en début d’année, la politique monétaire (mondiale) a de nouveau basculé en mode expansionniste. La BCE a ouvert le bal jeudi. Mario Draghi n’a certes pas (encore) serré la vis des taux mais il a, en revanche, laissé entrevoir des mesures d’assouplissement supplémentaires en automne.

Il semblerait que la Fed veuille aller encore plus loin la semaine prochaine et baisser les taux de 25 points de base pour mercredi (31 juillet), du jamais vu depuis plus de dix ans aux USA. En effet, la Fed avait réduit les taux de plus de 5% à 0,25% en un an entre l’automne 2007 et fin 2008. Après près de sept ans de «taux zéro», une timide et lente normalisation avait commencé fin 2015 avec les taux directeurs remontant peu à peu jusqu’à 2,5%. A présent, on refait demi-tour à cause du net affaiblissement de l’économie mondiale et des incertitudes (géo) politiques. De ce fait, le risque de récession pour 2020 a augmenté aux USA à près de 30% selon divers indicateurs. La courbe des taux, en partie inversée, serait aussi un motif pour la Fed de changer de cap.

Désormais, c’est aussi la BNS qui subira de plus en plus de pressions et verra sans doute le franc suisse s’apprécier au fil du temps. Certes, la limite de tolérance n’est pas encore atteinte, à notre avis, mais dès que le taux de change EUR / CHF aura atteint 1,05, il faudra de nouveau s’attendre à des interventions sur le marché des devises. On se demande si de nouvelles mesures d’assouplissement géopolitiques seront vraiment utiles dans le cadre de l’économie réelle, notamment en Suisse et dans la zone euro où la plupart des cartes ont déjà été jouées et des baisses de taux supplémentaires n’auraient plus grand effet. Seule la Fed a encore (un peu) de munitions, mais sa marge de manœuvre s’amenuise aussi de plus en plus.

Le «Brexit» revient à l’ordre du jour. Après être passé un peu au second plan ces dernières semaines. La guerre commerciale entre la Chine et les USA, le conflit avec l’Iran et les élections au parlement européen étaient au centre des attentions. Mais après que la succession de Theresa May ait été réglée et que la date de sortie du 31 octobre se rapproche, le sujet du «Brexit» revient à la une des médias. Par ailleurs, une nouvelle dynamique devrait voir le jour avec la nette victoire de Boris Johnson contre l’actuel ministre des affaires étrangères, Jeremy Hunt. Boris Johnson a clairement fait savoir qu’il s’en tiendra à la date de sortie et qu’il n’exclut pas un «Brexit». Certes, l’Union européenne (UE) a, jusqu’à présent, catégoriquement repoussé toute nouvelle négociation. Mais elle n’a sans doute pas encore dit son dernier mot à ce sujet. En effet, il y a eu un certain nombre de changements (de personnel) également au sein de l’UE. La situation reste toujours la même: une sortie ordonnée est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes qui vont, à notre avis, revenir s’assoir à la table des négociations, avec notamment la question de l’«Irlande» qui reste centrale. Si les négociations n’aboutissent pas du tout ou échouent, la sortie sans accord de l’UE sera sans doute la conséquence la plus probable.

Graphique de la semaine

Les républicains et les démocrates ont pour une fois été d’accord cette semaine et ont (encore) repoussé le plafond de la dette. Le «deal» est valable pendant deux ans et prévoit notamment d’autres hausses de dépense pour l’armée. La dette publique, qui nes’est maintenue à 22 milliards de dollars ces derniers mois que grâce aux «mesures exceptionnelles» du Trésor, ne cessera de croître.

GROS PLAN

La surprise sucrée de Lindt & Sprüngli. Le producteur de chocolat augmente le chiffre d’affaires au premiersemestre 2019 de 5,4% et dépasse ainsi les attentes.

LE PROGRAMME

La semaine en Suisse. Même si la Fête nationale suisse est au pro-grammejeudi prochain, le calendrier des données estbien rempli. Nous attendons les dépôts à vue des banques commerciales (qui deviennent de plus en plus intéressants) auprès de la BNS, le baromètre conjoncturel du KOF, les indices des directeurs d’achat et les données de l’inflation.

 

Le prochain Commentaire sur le marché paraîtra le 9 août.

A lire aussi...