Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les caisses de pension suisses sont soumises à rude épreuve. Les rémunérations et taux de conversion baissent, mais la redistribution se poursuit.

Les caisses de pension suisses sont sous pression. La situation s’est améliorée ces quatre premiers mois de 2019, après les pertes de cours de l’an passé. Le rendement moyen jusqu’ici était de 6,5%, selon l’étude Risk Check-up de Complementa. Le degré de couverture moyen a donc, lui aussi, augmenté, passant de 102,7% à 108,5%. A première vue, une base solide pour les caisses de pension suisses. Or, le degré de couverture n’est qu’un des principaux paramètres. Par ailleurs, l’évolution du marché reste volatile et donc imprévisible. En revanche, d’autres éléments paraissent moins réjouissants. A titre d’exemple, la rémunération moyenne des avoirs des caisses de pension est d’à peine 1,4% en 2018 – soit la valeur la plus faible jamais enregistrée. Par ailleurs, on assiste toujours à une redistribution des avoirs des jeunes générations vers les rentiers. Concrètement, les caisses de pension ont redistribué 33,5 milliards de francs suisses depuis les assurés actifs vers les rentiers ces 5 dernières années. Par ailleurs, les taux de conversion au profit des futurs rentiers continuent de baisser. La moyenne est de 5,64%, certaines caisses de pension se situant nettement en dessous. Cela signifie concrètement une rente annuelle moyenne de 5’640 francs suisses pour un patrimoine de prévoyance de 100’000 francs suisses à titre d’exemple. Il est tout aussi clair que les taux de conversion continueront à baisser. Pas vraiment réjouissant pour les assurés actifs.

Les taux négatifs ne cessent de compliquer le contexte des placements. Ce dernier demeure ardu en dépit des rendements réjouissants depuis le début de l’année. A l’heure actuelle, les placements faibles en risque ne sont pas prometteurs. Les rendements des obligations de la Confédération sont négatifs sur presque l’ensemble de la courbe des taux. Seules les obligations à 30 ans génèrent une maigre rémunération positive de 0,08% – pas vraiment une opportunité de placement attractive pour ainsi dire. Dans la mesure où le permet leur règlement de placement, de nombreuses caisses de pension ont donc adapté leur portefeuille de placement. Ainsi, la quote-part immobilière est à nouveau supérieure à 20%, et l’allocation dans d’autres catégories de placement «illiquides» (notamment les investissements dans les infrastructures, le private debt et les equities) a augmenté progressivement. Bien que les actions restent le principal vecteur de rendement à plus long terme, de nombreuses caisses de pension ont toutefois limité la quote-part respective en raison de la volatilité élevée. L’actuelle allocation d’actifs devrait générer une performance moyenne de 2,3% par an, d’après les calculs de Complementa. Après déduction des coûts, celane suffit toutefois pas pour maintenir l’équilibre des caisses de pension à long terme.

Aide-toi – et on t’aidera (peut-être). Si les deux piliers de notre système de prévoyance ne suffisent pas pour garantir un revenu sûr à la retraite, il ne reste doncplus que l’«auto-prévoyance», dans le cadre du pilier 3a,et une épargne supplémentaire. Mettre de l’argent de côté, le plus tôt possible, permet de disposer de réserves pour les «plus longues vacances de la vie». Nous recommandons de miser en premier lieu sur les actions, pour un horizon de placement de 20 ans ou plus. L’allocation privée d’actifs ne connaît pas de limitation, contrairement à l’AVS et aux caisses de pension. Il est donc possible de combler du moins une partie des lacunes, en comptant sur les marchés des actions.

Graphique de la semaine

Le gouvernement table sur un déficit budgétaire plus élevé qu’il n’a été négocié avec l’UE. Les obligations d’Etat italiennes se sont donc retrouvées sous pression.

GROS PLAN

Départ manqué pour Uber. L'introduction en bourse d'UBER n'a pas répondu aux attentes. Après des pertes de cours allant jusqu'à 18%, l'action est toujours cotée en dessous du prix d'émission.

LafargeHolcim prend son envol. Le plus grand fabricantde ciment au monde a pré-senté un résultat trimestriel impressionnant. La stratégie de concentration du CEO Jan Jenisch (anciennement de la Sika) porte ses fruits.

LE PROGRAMME

Stabilisation en Europe? Les indicateurs avancés (PMI) pour l’Europe seront publiés le 23 mai prochain. Le marché compte y déceler les signes d’une stabilisation économique.

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