Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les bénéfices des entreprises doivent aussi croître pour de nouveaux gains de cours. La saison des résultats pour le premier trimestre 2019 est donc en ligne de mire.

Nouvelle embellie pour les marchés des actions. 9’700 points! Le Swiss Market Index (SMI), qui s’envole depuis des semaines, a battu un nouveau record cette semaine. La principale Bourse américaine de même. Grâce à un rallye de 25% depuis Noël, l’indice S&P500 a entièrement compensé, en seulement 17 semaines, les pertes de près de 20% depuis sa chute d’automne dernier. L’évolution impressionnante du cours en forme de «V» est due à un retournement notable du comportement de la Fed et à la baisse des taux consécutive, ainsi qu’à l’espoir d’une détente dans le conflit commercial sino-américain et à de meilleures données économiques chinoises. Ce rallye battant tous les records était la partie facile du voyage, car entretemps les valorisations des actions ont pris l’ascenseur. Certains titres, comme les poids lourds défensifs suisses, Roche ou Nestlé, commencent même à devenir «chers». De nouvelles avancées de cours nécessitent une nouvelle force motrice: de préférence sous la forme de meilleures perspectives de bénéfices pour les entreprises. De ce fait, les acteurs du marché auront leurs yeux rivés sur les prochains résultats du premier trimestre 2019 pendant toute la saison de publication qui tourne à plein régime en ce moment.

Près de la moitié des sociétés aux USA ont publié leurs résultats et le premier bilan est partagé: pour la première fois depuis deux ans et demi, les bénéfices reculent en glissement annuel. Alors que les analystes avaient nettement abaissé leurs prévisions ces dernières semaines, 75% des entreprises arrivent encore à les dépasser, ce qui constitue un pourcentage très élevé sur le plan historique. La pression croissante sur les marges, bien présente depuis le trimestreprécédent, se fait encore sentir. Les chiffres actuels et les perspectives des entreprises ne rendent donc pas une image très claire pour l’année en cours, mais les optimistes pourront du moins oser envisager de bonnes surprises pour les mois à venir. Tous sont d’accord que le marché américain pour 2019 ne promet plus qu’une croissance des bénéfices de 3% environ, un pourcentage trop faible dans l’hypothèse où la dynamique économique s’améliore de nouveau prochainement.

Des poitrines de porc et des grains de café. Les segments du marché rarement en ligne de mire font actuellement (un peu) la une des titres: comme par exemple les contrats sur la viande de porc maigre négociés sur le marché à terme de Chicago, et dont le prix a augmenté d’un quart depuis début mars. Il faut chercher loin pour en trouver la cause: c’est en Chine que la fièvre porcine se propage et menace de décimer un tiers de la population de porcs (130 millions d’animaux). Et ce, dans un pays où les gens raf-folent de viande de porc: le 1,4 milliard de chinois en consomme 55 millions de tonnes chaque année. Malgré des tarifs douaniers prohibitifs de 62%, la Chine achète donc depuis peu sa viande de porc notamment chez son rival économique américain. Et cela y fait monter les prix.

En revanche, le prix du café sur le marché ne cesse de fléchir: le cours de la populaire fève d’Arabica a dernièrement atteint le plancher depuis 13 ans. A un cours de moins d’un dollar US la livre de fèves, les producteurs de café perçoivent moins d’argent que la culture et la production leur coûtent. La chute des prix est due notamment à une vé-ritable inondation de café en provenance du Brésil, provoquée par des gains élevés en productivité et la faiblesse du real brésilien. Le fait que cette boisson chaude ne coûte toujours pas moins cher en Suisse, mais que son prix ne cesse de s’envolerest dû à une raison très simple: les fèves de café ne constituent qu’un très faible pourcentage du prix du Cappuccino. Il faut encore payer le loyer, les coûts fixes, le personnel, le lait et le sucre.

Graphique de la semaine

L’économie US a bien digéré le «shutdown», le blocage budgétaire qui a duré des semaines en fin / début d’année. Suite à de meilleures données macro, les prévisions de croissance pour le premier trimestre 2019 viennent d’être corrigées à la hausse.

GROS PLAN

Nouvelle pression pétrolière sur l’Iran. Les USA ont annoncé ne pas prolonger la déroga-tion pour les livraisons de pétrole et de gaz iraniens. La Turquie, la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du sud sont donc menacées des mêmes sanctions que tous les autres partenaires commerciaux dès mai s’ils continuent d’importer des matières premières en provenance d’Iran.

LE PROGRAMME

Une «semaine dorée» particulière au Japon. Le 1er mai, le nouvel empereur japonais sera cou-ronné et le début de la nouvelle ère «Reiwa» (ère de la belle harmonie) sera célébré. La traditionnelle se-maine de jours fériés début mai sera prolongée et la bourse japonaise restera fermée six jours de né-goce consécutifs. Le yen japonais continuera d’être négocié, mais pourraitafficher des mouvements de cours volatils en raison d’une faible liquidité.

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