Comment faire face aux corrections boursières

Christophe Braun, Capital Group

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Il est possible de surmonter la puissance des émotions et d’investir intelligemment en se concentrant sur des recherches pertinentes.

On ne serait pas humain si on n’avait pas peur de perdre. Mais il est possible de surmonter la puissance des émotions et d’investir intelligemment en se concentrant sur des recherches pertinentes, des données solides et des stratégies éprouvées. Voici six principes qui peuvent aider à lutter contre l'envie de prendre des décisions sous le coup de l’émotion dans les périodes de turbulences du marché.

1. Les replis de marchés font partie des investissements

Les actions ont augmenté régulièrement pendant la majeure partie des dix dernières années, mais l'histoire nous apprend que les baisses des marchés boursiers font inévitablement partie de l'acte d’investissement. La bonne nouvelle est que les corrections, les marchés baissiers et autres correctifs difficiles à affronter ne durent pas éternellement.

D’une manière générale, le Standard && Poor's 500 Composite Index a baissé d'au moins 10% environ une fois par an, et de 20% ou plus environ tous les six ans, selon les données couvrant la période 1950 à 2019. Même si les résultats passés ne permettent pas nécessairement de prévoir les résultats futurs, chaque ralentissement a été suivi d'une reprise et d'une nouvelle hausse des marchés.

2. C’est la durée de l’investissement qui compte, pas le moment où l’on investit

Les corrections de marché ne sont pas rares et ne devraient pas être perturbantes. Mais quand les investisseurs voient la valeur de leurs placements s’amenuiser, leur aversion à la perte peut les pousser à vendre. Et une fois qu'ils ont vendu, ils se tiennent à l’écart du marché et ne réinvestissent pas.

Ce sont les mesures prises pendant ces périodes qui peuvent faire
la différence entre le succès et l'échec des investissements.

Mais cela peut leur coûter cher, car ceux qui restent sur la touche risquent de passer à côté des périodes de revalorisation substantielle des cours qui succèdent aux phases de repli des marchés. Même le fait de manquer seulement quelques journées de négociation boursière peut avoir des conséquences néfastes. Un investissement hypothétique de 1000 dollars dans le MSCI ACWI effectué en 2010 aurait atteint 2060 dollars fin 2019. Mais si un investisseur avait manqué les 30 meilleurs jours de bourse de cette période, il se serait retrouvé avec une perte de 99%.

3. Investir de manière émotionnelle peut être dangereux

Les réactions émotionnelles aux événements du marché sont parfaitement normales. Les investisseurs doivent s'attendre à ressentir de la nervosité lorsque les marchés baissent, mais ce sont les mesures prises pendant ces périodes qui peuvent faire la différence entre le succès et l'échec des investissements.

Une façon d'encourager la prise de décision rationnelle en matière d'investissement est de comprendre les principes fondamentaux de l'économie comportementale. Reconnaître des comportements comme l'ancrage, le biais de confirmation et le biais de disponibilité peut aider les investisseurs à identifier les erreurs potentielles avant de les commettre.

4. Élaborer un plan et s'y tenir

Créer un plan d'investissement bien conçu et le respecter est un autre moyen d'éviter de prendre des décisions d'investissement en ayant seulement une vision à court terme, en particulier lorsque les marchés sont à la baisse. Ce plan doit prendre en considération un certain nombre de facteurs, notamment de la tolérance au risque, et des objectifs à court et à long terme.

Pour éviter d’essayer inutilement de prévoir à quel moment le marché sera favorable, il faut calculer la moyenne des coûts et investir un montant fixe à intervalles réguliers, indépendamment des fluctuations du marché. Cette approche permet de mettre en place une stratégie grâce à laquelle davantage d'actions sont achetées à des prix plus bas et moins d'actions sont achetées à des prix plus élevés. Au fil du temps, les investisseurs paient en moyenne moins cher pour acquérir chaque action. Investir régulièrement ne garantit pas de faire des bénéfices ou d’être protégé contre les pertes.

L'économie comportementale nous dit que les événements récents
ont une influence considérable sur nos perceptions et nos décisions.

Les régimes de retraite, dans lesquels les investisseurs versent automatiquement des cotisations à chaque paie, sont un excellent exemple d'étalement des coûts.

5. La diversification est importante

Un portefeuille diversifié ne donne pas l'assurance que les investissements ne perdront pas de valeur, mais il contribue à réduire les risques. En répartissant les placements entre différentes catégories d'actifs, les investisseurs peuvent amortir les effets de la volatilité sur leurs portefeuilles. Les rendements globaux n'atteindront pas les plus hauts sommets sur un seul investissement, mais ils n'arriveront pas non plus aux résultats les plus bas.

6. Le marché tend à récompenser les investisseurs à long terme

Est-il raisonnable d’espérer des rendements de 30% par an? Bien sûr que non. Et si les actions ont baissé ces dernières semaines, il ne faut pas non plus s'attendre à ce que cela marque le début d'une tendance à long terme. L'économie comportementale nous dit que les événements récents ont une influence considérable sur nos perceptions et nos décisions.

Il est toujours important de maintenir une perspective à long terme, mais surtout lorsque les marchés sont en déclin. Bien que sur le court terme les actions montent et descendent, elles ont tendance à récompenser les investisseurs sur des périodes plus longues. Même en tenant compte des ralentissements, le rendement annuel moyen du S&P 500 sur toutes les périodes de 10 ans de 1937 à 2019 a été de 10,47%.

Les investisseurs qui arrivent à ne pas se laisser influencer par ce qui est dit aux informations et à rester concentrés sur leurs objectifs à long terme sont mieux placés pour élaborer une stratégie d'investissement judicieuse.