Combattre les cyberattaques

Salima Barragan

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Selon Aanand Venkatramanan de LGIM, les dépenses mondiales en matière de cybersécurité dépasseront bientôt 1’000 milliards de dollars.

Aanand Venkatramanan, responsable des stratégies d'investissement de l'ETF au sein de Legal & General Investment Management.

Randsomware, phishing, cryptojacking; ni les particuliers, ni les entreprises et ni les Etats ne sont à l’abri d’une cyberattaque. Près de 60% des entreprises ont déjà été la cible de hackers qui chaque année redoublent d’ingéniosité. Pour combattre ces ennemies invisibles du web, des sociétés de cybersécurité se spécialisent pour garantir la sécurité et la confidentialité des données numériques. Un thème d’investissement repris par Legal & General Investment Management (LGIM) à travers la création d’un ETF dédié à la cybersécurité. Le point avec Aanand Venkatramanan, responsable des stratégies d'investissement de l'ETF, et Christian Fredrikson, président et directeur général de Fingerprint Cards AB.

Conséquences financières désastreuses

Rien qu’en Allemagne, les attaques numériques ont déjà coûté près 50 milliards d’euros. D’ici 2021, les dommages liés aux intrusions informatiques atteindraient 6 trillions de dollars à l’échelle planétaire. Non seulement le nombre d’attaques augmente, mais les types d’intrusion utilisés se multiplient également. «Nous pensons beaucoup aux virus, mais il s’agit que de la pointe visible de l’iceberg. Les hackers sont devenus très sophistiqués, et vont jusqu’à solliciter des outils d’intelligence artificielle», poursuit-il. 

Le vol des données de 3 milliards d’utilisateurs de Yahoo
a coûté à la société plus de 350 millions de dollars.

Citibank, EasyJet, la NSA…la liste de multinationales ou des services d’Etat «hackés» est longue. Le vol des données de 3 milliards d’utilisateurs de Yahoo a coûté à la société plus de 350 millions de dollars. Maersk a perdu sur un trimestre 300 millions de dollars suite à l’intrusion d’un malware dans ses serveurs. D’autres sociétés on aussi dû s’affranchir d’amendes particulièrement salées: 500 millions de dollars pour Equifax, 183 millions de livres pour British Airways et 100 millions de dollars pour la chaîne d’hôtel Marriott. Les cours des actions en général chutent aussi au lendemain d’attaques. La seule solution pour combattre les ennemis invisibles de la toile: se protéger. 

Le potentiel de la biométrie

Les prévisions de croissance de la cybersécurité sont de 12% à 15% pour 2021, une tendance confirmée par le COVID-19. «Le télétravail, les visioconférences et l’augmentation des achats en ligne ont accru les besoins en cybersécurité», explique Aanand Venkatramanan. L’utilisation des cartes de paiement sans contact a également doublé depuis mars. «Par mesure d’hygiène, les utilisateurs ne souhaitaient plus toucher aux terminaux, même dans les pays conservateurs comme l’Allemagne», explique Christian Fredrikson.

«Les moyens qui deviennent plus pratiques
deviennent également moins sûrs.»

Mais la généralisation de ces cartes sans contact augmente aussi les failles de sécurité. «Les moyens qui deviennent plus pratiques deviennent également moins sûrs», relève Christian Fredrikson. La biométrie semble être une solution adéquate afin d’authentifier les porteurs de cartes physiques mais aussi numériques. 

Près de 82% des utilisateurs de smartphone utilisent déjà à la biométrie par l’empreinte digitale ou reconnaissance faciale. «Pour les cartes de paiement, la reconnaissance des empreintes digitales est la méthode biométrique de choix. La reconnaissance par l’iris, plus efficace que la reconnaissance faciale parmi les porteurs de masques, attire l’attention des entreprises et organisations dans de nombreux secteurs», rajoute-il.

Un ETF sur la cybersécurité

Le fonds UCITS lancé en 2015 par LGIM couvre des entreprises réparties sur huit thématiques de la cybersécurité. Par exemple, Avast se concentrent sur les virus et les Malwares. Norton veille sur l’encryptions des emails mais aussi des services de cloud. Checkpoint est spécialisé dans l’Endpoint Security. Zscaler filtre le web et Sailpoint est le spécialiste de la gestion de l'accès aux identifiants Fingerprint se positionne comme l’expert de la biométrie. Enfin, Fireeye et Okta offrent des solutions axées sur l'entreprise. Le fonds est pondéré par la capitalisation boursière des sociétés (toujours supérieures à 100 millions de dollars US) et rebalancé trimestriellement.

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