Choisir des placements réellement durables

Sacha Bernasconi, SYZ Asset Management

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Les caisses de pension peuvent également apporter leur pierre à l’édifice en investissant dans des entreprises qui émettent des obligations vertes.

©Max Pixel

Les véhicules de placement étiquetés «durables» sont devenus tellement nombreux que le grand public se demande avec raison comment s’y retrouver dans cette myriade de définitions de la durabilité. 

Les sciences naturelles apportent une réponse à cette question. Les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, et surtout de dioxyde de carbone (CO2), sont à l’origine du changement climatique et de la hausse des températures. Les preuves sont désormais incontestables. Le graphique ci-dessous montre les émissions historiques de CO2. La courbe verte montre clairement la marche à suivre pour ne pas dépasser une hausse de 1,5° à 2° C°: parvenir à zéro émission d’ici 2050. 

Source: Carbon Dioxide Information Analysis Center

 

Les conséquences du changement climatique sont si dramatiques que nous devons absolument atteindre cet objectif.

Canicules, inondations et pistes de ski sans neige

En conséquence du changement climatique, la Suisse peut s’attendre à une baisse des précipitations de 25% environ et à une forte multiplication des jours de canicule. Les étés record de 2003 et de 2018 n’auront plus rien d’exceptionnel. Les précipitations record vont augmenter, entraînant plus d’inondations. Nous devrons également nous habituer à des hivers bien moins enneigés.

Des entreprises plébiscitent l’Accord de Paris

L’accord de Paris offre une issue à cet avenir désespérant: l’arrêt complet de la consommation de combustibles fossiles. Dans le monde, les entreprises qui ont déjà atteint l’objectif de Paris 2050 et celles qui entendent y parvenir d’ici 2050 sont la preuve que la transition vers les énergies renouvelables est possible. Parmi elles, citons le fournisseur d’énergie danois Ørsted (anciennement Danish Oil and Natural Gas), qui a cessé ses activités fossiles et veut désormais couvrir les besoins énergétiques grâce aux énergies renouvelables.

La Suisse s’efforce de réduire ses émissions au moins sur son territoire. Mais la réduction de 1,3 million de tonnes de CO2 en 2017 est insuffisante. 

Les caisses de pension peuvent également apporter leur pierre à l’édifice en investissant dans des entreprises qui émettent des «obligations vertes». 

Les obligations vertes n’ont rien à envier aux obligations classiques
en matière de risques, de rendement et de liquidité.

Cette classe d’actifs permet en premier lieu de constituer un portefeuille global qui n’a rien à envier aux obligations classiques en matière de risques, de rendement et de liquidité. En second lieu, les obligations vertes permettent d’investir spécifiquement dans des entreprises dont l’engagement est pris pour les objectifs de l’Accord de Paris et qui mettent en œuvre parfois des mesures drastiques pour y parvenir. De surcroît, ces entreprises doivent publier annuellement leur réduction d’émissions de CO2. Enfin, le développement du marché des obligations vertes a eu lieu sans qu’’il y ait eu besoin de prescriptions réglementaires. 

Des entreprises sont ainsi parvenues à financer des projets non seulement rentables, mais qui en plus résolvent le problème le plus urgent en matière de développement durable, soit la réduction substantielle des émissions de CO2. Il va de soi que les assurés des caisses de pension partagent ces préoccupations, d’autant plus que la Suisse a ratifié l’Accord de Paris.

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