Brexit: se débarrasser du backstop n'est peut-être pas suffisant

Stéphane Dutu, Unigestion

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Boris Johnson devra trouver 320 députés de son côté pour faire approuver le nouvel accord, surtout parmi les conservateurs.

Bien que le premier ministre Boris Johnson ait réussi à conclure un accord de divorce de dernière minute avec l'UE, le Royaume-Uni n'est pas encore sorti de l'auberge du Brexit car il n'est pas encore certain que le Parlement britannique approuvera cet accord samedi lors d'une séance spéciale de la Chambre des communes. 

L'approbation de l'accord samedi serait positive pour l'économie britannique, car elle apporterait des éclaircissements sur les futures relations commerciales entre le Royaume-Uni et son principal partenaire commercial. Elle soutiendrait également la livre sterling et les actions, en particulier celles qui sont orientées vers le marché intérieur. Le taux d'intérêt augmenterait, ce qui serait négatif pour les obligations. Les actions et la livre sterling ont déjà réagi positivement ces derniers jours, l'intensification des discussions entre l'UE, le Royaume-Uni et la République d'Irlande ayant fait naître l'espoir qu'un accord sur le Brexit était probable. Une validation de l'accord samedi constituerait un autre avantage pour la monnaie britannique et les actions.

Les Brexiteers parmi les députés ont toujours insisté sur l'intégrité du Royaume-Uni «whole and entire», c'est-à-dire y compris la province britannique d'Irlande du Nord. Ils apprécieront certainement que le premier ministre britannique ait réussi à convaincre l'UE d'abandonner le filet de sécurité irlandais conçu pour empêcher une frontière dure entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, mais qui aurait également lié cette dernière à certaines règles européennes. Mais se débarrasser du backstop n'est peut-être pas suffisant pour les Brexiteers. L'avenir de l'Irlande du Nord reste une question épineuse.
 
La plupart des députés de l'opposition rejetteront l'entente parce qu'ils ne veulent pas de Brexit sous aucune forme. Le parti DUP, qui soutient la majorité du premier ministre au Parlement, a déclaré qu'il n'accepterait pas l'accord, bien qu'il puisse encore changer d'avis dans les prochaines 48 heures s'il craint qu'un Brexit dur soit la seule alternative. Boris Johnson devra trouver 320 députés de son côté pour faire approuver l'entente, surtout parmi les conservateurs. Les députés pro-Brexit de l'opposition qui ont les nerfs assez solides pour résister à la colère de leurs dirigeants politiques pourraient aussi être de son côté. Beaucoup d'observateurs doutent qu'il puisse obtenir un tel soutien.

Si l'accord n'est pas conclu samedi, nous pensons que le résultat le plus probable est une nouvelle prolongation de 3 mois du délai de sortie jusqu'à fin janvier, le Parlement britannique ayant légiféré pour bloquer un Brexit dur le 31 octobre. Cela donnerait plus de temps à Boris Johnson pour obtenir une majorité parlementaire autour de l'accord qu'il vient de conclure.

Attention: ce texte a été traduit avec un outil automatique.

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