Atterrissage en douceur et stabilisation boursière

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

1 minute de lecture

Il est nécessaire de maintenir une certaine prudence. Cependant, quelques éléments créent un potentiel important de rebond.

L’année 2018 aura vu la valorisation des actions mondiales baisser fortement. Ce qui est inédit, c’est que cette correction a eu lieu sans récession économique, ni crise financière, ni krach obligataire. Cette fois, c’est l’explosion des primes de risque politiques qui a joué le rôle de catalyseur. L’action du nombre croissant de dirigeants dits «populistes» interroge les investisseurs: est-on en train de vivre des ruptures majeures qui remettent en cause la façon de créer de la richesse, ou les contraintes du réel disciplineront-elles la nouvelle classe dirigeante? La deuxième hypothèse nous semble la plus probable, mais c’est dans le concret des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, et dans l’issue de la crise italienne et du Brexit, que les investisseurs liront les réponses. A cet égard, le lancement d’une grande négociation commerciale entre la Chine et les États-Unis depuis la réunion du G20 à Buenos Aires est encourageant, même si rien n’est acquis. De même, les ajustements du budget italien vont dans le bon sens, comme en témoigne la nette baisse des taux en Italie du mois de décembre.

Les investisseurs ont liquidé progressivement les positions
sur les actifs les plus risqués via une sorte de «rolling bear market».

Finalement, en 2018, aucune classe d’actifs n’aura été épargnée. Les investisseurs ont liquidé progressivement les positions sur les actifs les plus risqués via une sorte de «rolling bear market» (effet domino): dans un premier temps les actions émergentes, puis les actions les moins «liquides» comme les petites et moyennes capitalisations européennes. Les gestions de conviction, plus concentrées, ont d’ailleurs été les premières victimes de cette fuite vers la liquidité.

En ce début d’année 2019, il est donc nécessaire de maintenir une certaine prudence. Cependant, le niveau extrême du pessimisme ambiant, associé aux valorisations souvent attractives et à un environnement macroéconomique certes fragilisé mais loin d’être effondré, créent un potentiel important de rebond. Mais les marchés ont besoin de catalyseurs avant tout politiques, dont la baisse des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, et la maîtrise des effets du populisme en Europe. Dans ces conditions, les scénarios de récession deviendront moins crédibles et les probabilités d’un atterrissage en douceur pour l’économie mondiale augmenteront clairement.

L’année 2019 sera donc certainement volatile et imposera aux investisseurs encore plus de réactivité et de flexibilité pour saisir les opportunités. Opportunités qui ne manqueront pas d’arriver au regard des écarts actuels entre fondamentaux et valorisations sur plusieurs segments de marchés.

A lire aussi...