USA: le chômage au plus bas en près de 20 ans

AWP

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Le taux de demandeurs d’emploi recule à 3,8% en mai avec des embauches plus élevées que prévu.

L’économie américaine a encore affiché son dynamisme en mai en créant plus d’emplois que prévu ce qui a fait tomber le taux de chômage à 3,8%, son plus bas niveau en 18 ans.

De fortes créations d’emplois dans presque tous les secteurs d’activité (223’000) ont permis au taux de chômage de perdre un dixième de point, surprenant les analystes. Ils s’attendaient à un taux de sans-emplois stable à 3,9% et à 190’000 nouvelles embauches nettes.

Léger bémol à ce tableau optimiste, la réduction du taux de chômage a été aidée par une mauvaise raison: le repli du taux de participation à l’emploi qui est retombé à 62,7%, au plus bas depuis un an.

Comme prévu et alors qu’à travers le pays les entreprises commencent à offrir de meilleures rémunérations devant leurs difficultés à pourvoir des postes, le salaire horaire moyen a gagné 0,3%.

Cela porte l’augmentation des salaires sur un an à 2,7%, la plus forte depuis janvier, qui reste toutefois à peine supérieure à celle de l’inflation (2,5% selon l’indice CPI).

Le nombre de chômeurs est tombé à 6,1 millions en mai, quasiment 300’000 de moins qu’en avril, mais ce chiffre reflète aussi le fait que de nombreuses personnes ont renoncé à chercher du travail.

Les emplois à temps partiel faute de trouver mieux restent très nombreux (4,9 millions).

Sur un an, sous l’administration Trump, le nombre de sans-emplois a décliné de 772’000 et le taux de chômage a perdu 0,5 point de pourcentage.

Tweet présidentiel 

Rompant avec la tradition et frôlant la rupture d’embargo, le président Donald Trump, adepte des tweets intempestifs, a enfreint le protocole en suggérant avant sa publication que le rapport sur l’emploi allait être bon.

«J’ai hâte de voir les chiffres de l’emploi à 8H30 ce matin», a lancé le président américain à 7H21 dans un tweet-clin d’oeil qui a pu alerter les marchés. Ces indicateurs économiques sensibles sont toujours publiés sous un strict embargo à 8H30 exactement pour éviter fuites et délits d’initiés sur les marchés.

Ceux-ci, qui s’attendaient déjà à une bonne nouvelle, n’ont guère tressailli avant l’heure officielle de publication et le conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, a justifié l’initiative du président en affirmant qu’il était «le commandant en chef» et «n’avait pas révélé quoi que ce soit».

En mai, la première économie mondiale a continué sur les chapeaux de roue, poussant quasiment tous les secteurs d’activité à embaucher, le commerce de détail en tête, ce qui suggère une bonne tenue de la consommation, locomotive de la croissance.

Les acteurs financiers sont désormais convaincus que la banque centrale américaine va bien relever les taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion monétaire les 12 et 13 juin.

«L’économie américaine apparaît robuste. Dans cet environnement nous nous attendons à ce que la Fed relève ses taux encore trois fois (d’un quart de point de pourcentage) cette année, surtout si maintenant la saga politique en Italie s’apaise», a affirmé Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics. Trois prochaines hausses de taux, c’est une de plus que ce que prévoit pour l’instant officiellement la Fed.

Cette analyse n’est pas tout à fait partagée par les experts de Barclays Research qui estiment que le rapport sur l’emploi ne s’est affiché que «modestement au-dessus des attentes» et en tout cas «pas assez pour conduire le Comité monétaire de la Fed à penser qu’ils sont en retard sur la musique».

Les analystes de Barclays pensent que le taux de chômage va encore se réduire pour tomber à 3% seulement à la fin de 2019.

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