Un tiers des grandes banques mondiales menacées en cas de crise

AWP

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Selon McKinsey, 35% des établissements passés sous la loupe de son enquête ont généré en moyenne 1,6% à peine de rentabilité sur fonds propres au cours des trois dernières années.

Le cabinet de conseil américain McKinsey estime qu’un tiers des grandes banques mondiales pourrait ne pas survivre en cas de choc financier majeur, principalement en Europe de l’Ouest et en Asie, dans une étude publiée lundi.

Cette étude, qui s’appuie sur les données de 1’000 banques de pays développés et émergents, estime qu’environ 35% des établissements passés au crible ont généré en moyenne 1,6% à peine de rentabilité sur fonds propres au cours des trois dernières années.

À titre de comparaison, les champions du secteur ont été capables de générer une rentabilité de 17,1% sur la même période, faisant grosso modo dix fois mieux que le groupe en queue du peloton.

Les banques les moins rentables «ont une dernière chance pour se construire une taille significative via des acquisitions ou en restructurant leurs modèles d’activité avant qu’il ne soit trop tard», souligne McKinsey dans cette étude.

«Le sentiment d’urgence est particulièrement vif étant donné la faiblesse des revenus et des positions capitalistiques», écrit encore le cabinet.

L’enjeu est crucial, affirme McKinsey, selon qui il y a «des signes clairs que l’industrie bancaire est entrée dans la dernière phase du cycle économique».

«Alors que les avis sont encore partagés quant au fait de savoir si l’incertitude de marché actuelle va aboutir à une récession imminente ou une période prolongée de ralentissement économique, le fait est que la croissance a ralenti», explique le cabinet.

Pour ne rien arranger, le secteur financier est aux prises avec un environnement de taux d’intérêt très bas, voire négatifs, qui compliquent sérieusement la tâche de faire fructifier les dépôts des clients et tirent vers les bas les tarifs dans l’activité de crédit.

Pour compenser la baisse des taux, un certain nombre de banques ont choisi de mettre les bouchées doubles sur le plan commercial, notamment en augmentant sensiblement le volume des prêts, une stratégie toutefois clairement menacée en cas de crise économique.

Dans ce contexte, les banques les moins rentables «devraient considérer de manière urgente un ensemble de mouvements radicaux, internes ou externes, avant que nous atteignions le point de retournement» de la conjoncture, poursuit l’étude, qui affirme que «c’est clairement une opportunité qu’elles ont ratée durant ce cycle».

En l’absence de rentabilité élevée, ces établissements disposent de marges de manoeuvre réduites en interne pour grandir et devraient envisager par conséquent des rapprochements d’envergure avec d’autres acteurs, préconise McKinsey.

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