Trump prive l’Inde et la Turquie d’accords commerciaux préférentiels

AWP

2 minutes de lecture

Les Etats-Unis comptent mettre fin au statut accordé à l’Inde et la Turquie de pays en développement bénéficiant du Système généralisé de préférences.

© Keystone

L’administration américaine a ouvert lundi deux nouveaux fronts commerciaux avec l’annonce qu’elle souhaitait priver l’Inde et la Turquie de leur statut privilégié, deux Etats déjà dans le viseur de la Maison Blanche depuis plusieurs mois.

Les Etats-Unis vont mettre fin à des accords commerciaux préférentiels avec l’Inde et la Turquie car ces deux puissances «ne respectent plus les critères» leur permettant de bénéficier de ce programme, a annoncé le gouvernement américain lundi.

«A la demande du président Donald Trump, le représentant américain au Commerce a annoncé aujourd’hui que les Etats-Unis comptaient mettre fin au statut accordé à l’Inde et la Turquie de pays en développement bénéficiant du SGP», ou Système généralisé de préférences, a écrit dans un communiqué le bureau du représentant américain au Commerce (USTR).

Ce programme permet à des pays en développement de faire entrer sur le sol américain certains produits sans barrière douanière s’ils respectent des critères établis par les Etats-Unis, au rang desquels la lutte contre le travail des enfants, certains droits des travailleurs reconnus à l’échelle internationale, le respect de la propriété intellectuelle, et un accès équitable et raisonnable des Etats-Unis à leur marché, a expliqué l’USTR dans son communiqué.

Les deux Etats vont être retirés simultanément de ce programme mais pour des raisons officiellement différentes.

Concernant l’Inde, l’USTR a mis en avant l’absence d’assurances suffisantes pour permettre aux Etats-Unis un accès «équitable et raisonnable à son marché dans de nombreux secteurs».

Lors de l’annonce de l’examen de l’éligibilité de l’Inde au programme SGP en avril 2018, l’USTR avait fustigé les barrières commerciales qu’imposait l’Inde dans les industries laitières et médicales, causant selon lui du tort aux exportations américaines.

Guerre commerciale

La Turquie a vu en revanche son statut remis en cause officiellement en raison de son niveau de développement économique qui ne la rend de fait plus éligible à un accès préférentiel au marché américain, réservé aux pays en développement.

«Durant les quatre décennies et demi où la Turquie a bénéficié du statut de SGP pour les pays développés, l’économie turque s’est développée et s’est diversifiée», a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.

L’exécutif américain cite notamment la hausse du niveau de revenu par habitant dans le pays et la baisse du taux de pauvreté comme «preuves de la hausse du niveau de développement» turc.

En août toutefois, l’USTR avait lancé un examen de l’éligibilité de la Turquie au programme SGP, citant l’imposition par Ankara de taxes douanières supplémentaires sur l’équivalent de 1,78 milliard de dollars de produits en provenance des Etats-Unis, en réaction à des taxes punitives américaines sur l’acier et l’aluminium.

Les Etats-Unis ont importé 1,66 milliard de dollars de produits turcs via le programme SGP en 2017, soit 17,7% du total des importations américaines en provenance de ce pays, principalement des véhicules, des composants d’automobiles, et des métaux précieux, affirme l’USTR sur son site internet.

L’annonce de l’administration américaine semble confirmer la stratégie du président américain Donald Trump de négocier durement dans le domaine du commerce avec ses partenaires, à l’image du bras de fer imposée à la Chine depuis de nombreux mois, sur le point d’aboutir à une détente, d’après la presse américaine.

La sortie de l’Inde et de la Turquie du statut préférentiel américain ne prendra effet qu’au moins 60 jours après la notification adressée au Congrès américain ainsi qu’aux gouvernements indien et turc, a précisé l’USTR.

A lire aussi...