Trump assure que les Chinois viennent nouer un accord

AWP

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«Nous verrons bien mais je suis très content» des droits de douanes supplémentaires qui rapportent plus de 100 milliards de dollars par an, a indiqué le président américain.

Donald Trump a affirmé mercredi que les négociateurs chinois venaient à Washington cette semaine pour «nouer un accord» commercial, tout en maintenant sa position d’extrême fermeté face à Pékin et réitérant sa menace de nouveaux tarifs.

Les tractations doivent reprendre jeudi et vendredi à Washington. La partie chinoise est dirigée par Liu He, considéré comme très proche du président Xi Jinping.

«La Chine vient juste de nous informer qu’ils (le vice-Premier ministre) venaient désormais aux Etats-Unis pour nouer un accord», a déclaré le président américain.

«Nous verrons bien mais je suis très content» des droits de douanes supplémentaires qui rapportent plus de 100 milliards de dollars par an, a-t-il souligné.

Washington a imposé des droits de douanes 25% sur 50 milliards de dollars d’importations chinoises, de 10% sur 200 milliards et menace de taxer la totalité des importations chinoises (539,5 milliards en 2018) si le géant asiatique ne transige pas.

Le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin avaient indiqué lundi que Pékin était revenu sur ses engagements pris lors de sessions de négociations précédentes, compromettant la signature d’un traité pour mettre fin à la guerre commerciale entre les deux pays.

L’hôte de la Maison Blanche a expliqué ce revirement par «l’espoir sincère qu’ils (les Chinois) pourront +négocier+ avec Joe Biden (candidat démocrate à la présidentielle américaine de 2020) ou bien l’un de ces faibles démocrates, et par conséquent qu’ils continueraient à arnaquer les Etats-Unis (500 milliards de dollars chaque année) pendant des années à venir».

Washington en position de force?

«Ça ne va pas se passer comme ça!», a-t-il tempêté.

Donald Trump avait annoncé dimanche sur Twitter une hausse de droits de douane additionnels de 10 à 25% sur 200 milliards d’importations chinoises, arguant que les négociations avançaient «trop lentement».

Signe qu’il ne s’agissait pas d’une simple menace pour contraindre Pékin d’accepter les exigences américaines, les services de Robert Lighthizer ont soumis mercredi au journal officiel le texte notifiant cette hausse des droits de douanes supplémentaires.

Le journal officiel précise que la notification sera publiée jeudi. Il y est stipulé que la hausse entrera en vigueur vendredi (04h01 GMT). A moins que Pékin et Washington ne trouvent finalement un compromis.

Malgré ce durcissement de ton qui tranche avec des semaines de commentaires optimistes des deux parties, la Chine a maintenu le déplacement du vice-Premier ministre Liu He, qui dirigera comme prévu les discussions.

Outre une réduction du colossal déficit américain (378,73 milliards en 2018), l’administration Trump exige de la Chine qu’elle cesse les transferts forcés de technologie américaine, le «vol» de la propriété intellectuelle ou ses subventions aux entreprises publiques.

Echaudés par les promesses non tenues, les responsables américains veulent également acter un mécanisme de vérification de l’application de l’accord.

Donald Trump estime que la partie américaine est en position de force dans ces négociations déterminantes, s’appuyant entre autres sur une conjoncture favorable: la croissance de l’économie américaine a été plus forte que prévu au premier trimestre (+3,2%) et le taux de chômage (3,6%) est tombé à son plus bas niveau depuis 1969.

A la veille de la reprise des tractations, Pékin a au contraire dévoilé un brusque coup d’arrêt en avril de ses exportations.

Après avoir bien résisté fin 2018, le commerce extérieur chinois a faibli en avril avec des exportations en déclin de 2,7% sur un an, alors qu’elles étaient encore robustes en mars (+14,2%), selon les Douanes.

Pour autant, l’excédent avec les Etats-Unis, au coeur du différend entre les deux premières économies mondiales, est resté stable.

Dans l’incertitude de l’issue des négociations cette semaine, les Bourses étaient encore malmenées mercredi dans le monde, inquiètes des répercussions sur l’économie mondiale tout entière.

Wall Street a, elle, débuté la séance en légère baisse avant de redresser en milieu de matinée.

Le durcissement du conflit est décrié par les agriculteurs et industriels américains qui exhortent Donald Trump à abandonner sa stratégie de hausse de droits de douanes.

Les producteurs de soja, qui exportent l’essentiel de leur production vers le géant asiatique, sont particulièrement affectés par les représailles chinoises.

«La facture financière et émotionnelle des producteurs de soja ne saurait être ignorée», a ainsi souligné Davie Stephens, président de la Fédération des producteurs américains de soja.

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