Sika relève ses objectifs de rentabilité à l’horizon 2023

AWP

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D’ici 2023, la société dirigée par Paul Schuler vise une marge d’exploitation entre 15% et 18%, contre 14-16% précédemment. Le titre grimpe.

Le fabricant de spécialités chimiques pour la construction et l’industrie Sika affiche de nouvelles ambitions pour les prochaines années. Le groupe zougois a relevé son objectif de marge, tout en admettant qu’il faudra un peu de temps pour l’atteindre, et a confirmé sa cible de croissance.

D’ici 2023, la société dirigée par Paul Schuler vise une marge d’exploitation (Ebit) entre 15% et 18%, contre 14-16% dans les précédentes estimations. Le groupe, qui organise ce jeudi une journée dédiée aux investisseurs, a par ailleurs confirmé une croissance annuelle de 6% à 8% sur la période, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le directeur général Paul Schuler a cependant averti que la marge devrait demeurer sous 15% cette année et la suivante. Cette dernière avait reculé en 2018 à 13,4%, après 14,3% en 2017, pénalisée par le coût des matières premières et une dilution liée aux acquisitions.

Pour soutenir son développement, Sika veut générer un quart de son chiffre d’affaires avec des produits récents. Des améliorations au niveau des opérations, de la logistique, des achats et de la composition des produits doivent par ailleurs permettre d’améliorer de 0,5% par an les coûts d’exploitation.

Le flux de trésorerie disponible doit dépasser 10% et la rentabilité des capitaux investis (Roce) doit être supérieure à 25% dans quatre ans.

«Nous sommes persuadés d’amener Sika à un nouveau niveau grâce à la stratégie 2023 et de poursuivre la solide dynamique de croissance», a plaidé M. Schuler. Le groupe table ainsi sur un marché de la chimie de construction qui devrait progresser au niveau mondial de 70 milliards de francs en 2018 à 80 milliards d’ici 2023.

Dans ce contexte, la société veut augmenter sa part de marché de 9% l’année dernière à 12% dans quatre ans.

Parmi les autres éléments importants, Sika a confirmé qu’il visait des synergies de 100 millions de francs et 230 millions de francs de recettes supplémentaires grâce à l’acquisition de Parex. Sika a par ailleurs réalisé «d’excellents progrès» dans l’intégration du producteur français de mortier, a affirmé le groupe suisse dans une présentation aux investisseurs.

Si le rachat de Parex devrait être bénéfique à terme, l’intégration s’est dans l’immédiat soldée par des coûts exceptionnels de 70 à 75 millions de francs. Sika avait annoncé début janvier l’acquisition de Parex pour 2,5 milliards de francs.

Objectifs ambitieux

Malgré cette importante opération, le patron a souligné disposer «de suffisamment d’argent et des capacités pour réaliser de petites acquisitions».

Paul Schuler a par contre réitéré ne pas être intéressé par les activités de chimie du bâtiment de l’allemand BASF. Même si ce segment avait à l’origine éveillé l’intérêt de Sika, le groupe avait rejeté en février l’idée d’une acquisition en raison des problèmes du droit de la concurrence qui en auraient découlé, a-t-il rappelé.

Vontobel n’a «aucun doute» que Sika soit en mesure d’atteindre les résultats promis, même si les conditions devenaient plus difficile en Europe, son principal marché.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a par contre évoqué des objectifs «ambitieux» dans une note, estimant que la croissance par acquisition avait comme conséquence une dilution momentanée de la marge. Les analystes s’attendent à ce que la marge Ebit passe à 13,6% cette année. L’année prochaine, elle devrait monter à 14,5%.

Les spécialistes de Morgan Stanley se sont pour leur part déclarés «surpris» par le relèvement des objectifs de marge.

A la Bourse, l’action Sika a fini en hausse de 1,9% à 147,25 francs, dans un SLI en baisse de 0,14%.

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