Sika affiche un chiffre d'affaires semestriel record

AWP

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Le directeur général Paul Schuler a confirmé que le groupe pourra, pour la première fois, dépasser la barre des 7 milliards de francs de ventes en 2018.

Paul Schuler, directeur général de Sika. © Keystone

Le chimiste du bâtiment Sika a réalisé au premier semestre une forte progression des résultats et un «record» au niveau du chiffre d'affaires. Le bénéfice opérationnel a été quelque peu freiné par des coûts uniques liés au contentieux avec Saint-Gobain.

Le directeur général Paul Schuler s'est félicité jeudi de cette performance semestrielle et a confirmé que le groupe pourra pour la première fois dépasser la barre des 7 milliards de francs de ventes en 2018.

La publication des résultats semestriels intervient après que Sika, la famille du fondateur du groupe réunie autour de la holding Schenker Winkler (SWH) et Saint-Gobain ont mis fin en mai au bras de fer sur le contrôle de l'entreprise. Ce conflit, qui a duré presque trois ans et demi, a coûté quelque 23 millions de francs au zougois.

De janvier à juin, le chiffre d'affaires a bondi de 15,9% sur un an à 3,47 milliards de francs, soit une hausse de 13,9% hors effets de change. La croissance a particulièrement accéléré au deuxième trimestre, selon un communiqué.

Sur le plan de la rentabilité, le bénéfice opérationnel (Ebit) s'est étoffé de 10,6% à 444,6 millions. Sans tenir compte d'effets uniques liés notamment au conflit avec Saint-Gobain, cet indicateur aurait augmenté de plus de 16%, a précisé le groupe.

Quant au bénéfice net, il s'est enrobé de 11,4% à 318,2 millions. Tous les résultats sont supérieurs au consensus AWP.

La hausse des volumes et l'ajustement des prix ont pu compenser en partie une augmentation des coûts liés aux prix des matières premières et à l'intégration de nouvelles sociétés acquises par Sika.

Au niveau des régions, l'Emea (Europe, Moyen-Orient et Afrique) a généré une hausse de 13,6% des revenus en monnaies locales, tandis que la nouvelle région Amériques a pris 13,6% tirée par les Etats-Unis. L'Asie/Pacifique a enregistré une croissance de 5%, notamment grâce à l'Inde et la Chine.

Le nouveau segment Global Business, dédié à l'industrie automobile, a vu ses ventes décoller de 28,5%, soutenues principalement par l'acquisition de Faist ChemTec.

Des acquisitions toujours à l'ordre du jour

Pour l'ensemble de l'exercice en cours, le groupe sis à Baar compte toujours enregistrer une croissance supérieure à 10%. L'Ebit et le bénéfice net devraient pour leur part augmenter à un taux légèrement plus important.

L'ouverture de huit nouvelles usines et d'autres filiales devraient porter l'évolution des affaires. Par ailleurs, des acquisitions, même de grande taille, sont toujours à l'ordre du jour.

«Pour les acquisitions, nous disposons maintenant de 400 à 500 millions», a signalé le CEO lors d'une téléconférence. Lorsque la famille des héritiers avait encore son mot à dire, cette enveloppe se limitait à 200 millions au maximum.

Les résultats dans leur ensemble sont supérieurs au consensus, résume l'analyste Bernd Pomrehn de Vontobel. Par contre les objectifs annuels sont formulés de manière légèrement plus prudente qu'auparavant, estime le spécialiste.

Tout en confirmant une croissance annuelle organique de 10%, Sika s'attend maintenant à augmenter l'Ebit et le bénéfice net à un taux «légèrement» plus élevé. Auparavant, le groupe de Baar évoquait une hausse des résultats opérationnel et net «à un taux plus que proportionnel», signale la banque zurichoise.

UBS salue en outre l'accélération de la croissance observée au 2e trimestre. Le spécialiste pointe cependant du doigt que le groupe zougois n'a pas le droit à l'erreur au niveau du bénéfice opérationnel au deuxième semestre. Ce dernier doit progresser d'environ 18% afin d'atteindre la marge de 20% attendue par le consensus.

A la Bourse, l'action Sika a fini sur un gain de 1,93% à 142,50 francs, dans un SMI en hausse de 1,33%.

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