Les sanctions décrétées par le gouvernement américain contre l'Iran et qui doivent entre en vigueur ce mardi pourraient compliquer la tâche des entreprises suisses souhaitant faire des affaires avec la République islamique. La Confédération recommande donc aux entreprises actives en Iran de garder un œil sur la situation, mais pour l'économie suisse en général, les sanctions ne devraient avoir qu'une incidence marginale.

L'entrée en vigueur des sanctions n'a aucune conséquence formelle sur l'économie helvétique. La situation juridique en Suisse reste inchangée, écrit le Secrétariat d'État à l'économie (Seco), tout en conseillant aux entreprises concernées de surveiller de près la situation, ces dernières pouvant être affectées par la reconduction des sanctions US précédentes.

Par ailleurs, elles ne pourront pas compter sur l'aide des autorités dans ce contexte. Selon le Seco, la Confédération s'efforce de limiter les conséquences négatives des sanctions internationales pour les intérêts économiques suisses et suit les différentes options actuellement en discussion dans l'Union européenne, mais ses possibilités d'influencer la politique d'autres pays restent toutefois très limitées.

Cela vaut aussi pour les effets des sanctions sur l'économie helvétique. L'association faîtière Swissmem, qui représente les intérêts d'industries exportatrices comme celle des machines, de la métallurgie et de l'électronique, s'attend à ce que les conséquences de la décision de Washington reste limitée pour les exportateurs suisses.

Cela s'explique notamment par le fait que l'activité des entreprises suisses dans la République islamique se situaient à un faible niveau avant que les sanctions ne soient réintroduites, a indiqué à AWP Jonas Lang, de Swissmem. Les échanges entre la Suisse et l'Iran sont restés modestes y compris après la levée des sanctions en 2016. En 2017 les entreprises ont exporté pour 532 millions de francs de biens vers l'Iran.

En 2006, avant l'introduction des premières sanctions, les exportations annuelles se montaient à quelque 800 millions de francs.