Royaume-Uni: croissance à 0,4% au deuxième trimestre

AWP

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L’Office des statistiques nationales décrit une économie mitigée avant le Brexit.

La croissance économique du Royaume-Uni a atteint 0,4% au deuxième trimestre, grâce à la consommation des ménages, a annoncé vendredi l’Office des statistiques nationales (ONS) qui a décrit une économie mitigée avant le Brexit.

Cette hausse du produit intérieur brut d’un trimestre sur l’autre est conforme aux attentes des analystes et confirme une première estimation publiée en août par l’ONS. Elle témoigne d’une accélération de l’économie après un début d’année morose en raison d’une vague de froid qui a paralysé l’activité.

L’ONS a d’ailleurs révisé en baisse la croissance du premier trimestre, à 0,1%, contre 0,2% précédemment.

Le rebond de l’économie au cours du deuxième trimestre tient principalement à la bonne tenue des dépenses des ménages, avec une hausse de 0,4%.

Les Britanniques ont plus volontiers consommé avec l’arrivée des beaux jours, encouragés notamment par les performances de l’équipe d’Angleterre lors de la Coupe du monde de football.

Le tableau est moins rose pour l’investissement des entreprises, qui a reculé de 0,7%, poursuivant sa mauvaise série depuis plusieurs trimestres.

Ce coup de mou s’explique en partie par la grande prudence des milieux d’affaires compte tenu des incertitudes sur le Brexit, dont les difficiles négociations entrent dans la dernière ligne droite.

Pour David Cheetham, analyste chez XTB, cette publication est «solide sans être spectaculaire» rappelant que «le Royaume-Uni reste à la traîne au sein des économies développées».

Au total, malgré le rebond au deuxième trimestre dont les derniers indicateurs économiques suggèrent qu’il s’est poursuivi durant l’été, l’ONS ne modifie pas sa vision d’une économie britannique qui ralentit progressivement

Un panel d’économistes indépendants sondés par le Trésor anticipe une croissance de 1,3% pour l’ensemble de 2018, ce qui marquerait un net coup de frein par rapport à 2017.

Toute prévision reste soumise à l’issue des négociations sur le Brexit, qui devrait être connue d’ici la fin de l’année, avant la sortie effective de l’UE en mars 2019. Les avertissements se multiplient de la part des milieux économiques britanniques mais également d’organisations comme le FMI, sur les lourds dégâts économiques qu’engendrerait un Brexit sans accord.

Paradoxalement, comme le soulignait dans une étude récente le centre de recherche indépendant CEBR, la croissance pourrait trouver du soutien à court terme avec la constitution de stocks par de nombreuses entreprises en prévision d’un divorce sans compromis entre Londres et Bruxelles.

Cet effet bénéfique pour la production ne serait que de court durée et le PIB finirait pas souffrir, au point d’entraîner possiblement une contraction de l’activité, une fois les stocks écoulés après le Brexit.

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