Roche: le rachat de Spark Therapeutics prend encore du retard

AWP

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Le géant pharmaceutique rhénan explique accorder ainsi plus de temps aux autorités pour examiner les contours de l’opération. Titre en légère hausse.

Roche et l’américain Spark Therapeutics repoussent encore la date de dépôt pour une nouvelle demande d’autorisation à l’acquisition du second par le premier. Le géant pharmaceutique rhénan explique accorder plus de temps aux autorités pour examiner les contours de l’opération.

Le dépôt de la notification de pré-fusion et des résultats respectifs des deux sociétés est désormais agendé au 23 mai, en lieu du 9 mai.

Le gouvernement américain disposera ainsi d’un délai jusqu’autour du 7 juin pour rendre sa décision. Le laboratoire bâlois reporte dans la foulée le délai de souscription à son offre de rachat au 14 juin, contre le 3 juin précédemment, la finalisation de la transaction étant conditionnée à l’achèvement d’une période d’observation de deux semaines.

La saga de cette reprise à plus de 4 milliards de dollars connaît ainsi un nouvel épisode, Roche ayant déjà été contraint de reformuler le dépôt officiel de son offre, exprimée initialement fin février, une première fois le 3 avril et une seconde le 28 avril.

Le montant de 114,50 dollars articulé dès le départ représentait alors une prime de 122% sur l’ultime cours de clôture de Spark au Nasdaq avant l’officialisation de la demande en mariage.

L’opération doit permettre à Roche de prendre pied à son tour sur le segment des thérapies géniques, imitant son voisin Novartis qui avait offert mi-mai 2018 près de 9 milliards de dollars pour le rachat d’un autre groupe américain, Avexis.

Réticence croissante

En date du 13 mai, les actionnaires de Spark étaient encore prêts à servir un peu plus de 8 millions d’actions à Roche, représentant à peine plus d’un cinquième du capital-actions de l’entreprise. Le taux d’acceptation atteignait près de 30% lors du premier point de situation début avril.

La réticence semble se renforcer à l’égard de ce rapprochement, pourtant recommandé par les deux conseils d’administration. Une plainte d’actionnaires avait été déposée début avril auprès de l’autorité de tutelle des marchés financiers (SEC), reprochant aux dirigeants de Spark d’avoir passé sous silence des informations importantes relatives à la transaction.

Les plaignants mettent en doute la juste valeur de l’offre et reprochent à la direction de Spark de leur avoir fourni, dans l’argumentaire obligatoire accompagnant la recommandation de servir leurs actions, des informations en partie incomplètes ou induisant en erreur, notamment au niveau des projections financières.

Franchise conquise, nouvelle approche

En termes de développement de produits, Spark Therapeutics peut se targuer d’avoir reçu le premier feu vert de l’Agence sanitaire américaine (FDA) pour une thérapie génique en 2017: le Luxturna (voretigene neparvovec-rzyl) contre une forme dystrophie rétinienne.

Ce traitement fait depuis début 2018 l’objet d’un accord de développement et de commercialisation avec Novartis, conférant à l’autre colosse pharmaceutique rhénan les droits de distribution en dehors des Etats-Unis. La Commission européenne a validé sa prescriptibilité en novembre dernier.

L’incubateur clinique de la société pennsylvanienne comprend des traitements expérimentaux contre l’hémophilie A et B - une franchise sur laquelle Roche a fait une percée remarquée avec son Hemlibra - ainsi que contre la choroïdérémie. Spark mène encore des recherches contre la maladie de Pompe et la maladie de Batten, qui pourraient entrer en phase clinique dès cette année.

Spark doit continuer à fonctionner de manière indépendante depuis son siège de Philadelphie une fois intégrée au sein du groupe Roche.

A la Bourse, le bon de jouissance Roche a fini sur un gain de 0,04% à 258,15 francs, dans un SMI en hausse de 0,44%.

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