Risques financiers: Italie et USA inquiètent la Banque de France

AWP

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La banque centrale gouvernée par François Villeroy de Galhau pointe l’augmentation des incertitudes politiques.

La politique commerciale américaine et la situation politique en Italie se traduisent par une augmentation des incertitudes et peuvent être une source d’instabilité financière, pointe la Banque de France dans un rapport publié lundi.

«Les incertitudes politiques ont très significativement augmenté en Italie», avec un risque de contagion à d’autres pays ainsi qu’au secteur bancaire européen, remarque l’institution monétaire dans sa dernière évaluation des risques et des vulnérabilités du système financier français, actualisée deux fois par an.

En outre, la politique commerciale des Etats-Unis, qui s’est traduite ces dernières semaines par une série de mesures protectionnistes, «pourrait aussi affecter la demande adressée à l’Europe et la France en particulier, et donc la capacité de rebond de nos exportations», ajoute le rapport.

Conséquence, le risque d’une correction abrupte de certains marchés, comme les actions ou les obligations, «augmente dans un contexte où les marchés conservent une dynamique très positive» et les investisseurs un appétit au risque élevé, affirme l’institution.

Plus précisément, les inquiétudes portent «sur l’accroissement de la volatilité: les marchés boursiers américains et de la zone euro ont en effet connu des pics de volatilité élevés au cours des quatre derniers mois, qui ont mis fin à une période de volatilité historiquement basse», poursuit la Banque de France (BdF).

Parmi les autres incertitudes identifiées par l’institution, la «possibilité d’une hausse brutale des taux d’intérêt de long terme demeure une source potentielle de risque» pour la valorisation des portefeuilles de titres détenus par les institutions financières, estime-t-elle. En outre, le risque d’une surchauffe en France du crédit, déjà signalé à plusieurs reprises ces derniers mois, est à nouveau mis en avant.

Nonobstant ces menaces, «la rentabilité des grands groupes bancaires français au second semestre 2017 s’est globalement maintenue», notamment grâce au dynamisme des revenus hors intérêts et à un coût du risque, qui intègre les provisions passées pour faire face à d’éventuels impayés de crédit, toujours en baisse, constate la BdF.

Pour autant, les crédits à taux bas octroyés ces derniers trimestres par les banques à leurs clients vont continuer à peser sur les comptes des établissements financiers pour longtemps.

Quant au secteur de l’assurance, le secteur a été confronté à d’importants changements en 2017 (réforme de la réglementation sur l’assurance emprunteur, refonte de la fiscalité, fréquence plus élevée de catastrophes naturelles) mais reste robuste et affiche des ratios de solvabilité en augmentation sur un an, se félicite le superviseur français dans son rapport.

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