Primes maladie 2019: hausse moyenne de 1,2%

AWP

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Selon le canton, l’évolution sera comprise entre -1,5 et 3,6%. Mais la comparaison avec les années précédentes est difficile, car l’OFSP a changé sa méthode de calcul.

L’année prochaine, la prime moyenne de l’assurance obligatoire des soins augmentera de 1,2%. Selon le canton, l’évolution sera comprise entre -1,5 et 3,6%. Mais la comparaison avec les années précédentes est difficile, car l’OFSP a changé sa méthode de calcul.

La hausse de 1,2% est inférieure à la moyenne des années précédentes, a indiqué lundi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans un communiqué lundi. Depuis 2008, la prime moyenne a augmenté de 3,5 % par an et de 3,9 % par an depuis l’entrée en vigueur de l’assurance obligatoire des soins en 1996.

Dans 6 cantons (AI, AR, FR, GL, UR, ZG), les adaptations de la prime moyenne seront inférieures à 0,5%, alors que dans 4 autres (JU, NE, TI, VS), elles dépasseront les 2%. Dans les 16 cantons restants (AG, BE, BL, BS, GE, GR, LU, NW, OW, SG, SH, SO, SZ, TG, VD, ZH), la hausse se situera entre 0,5 et 2%. L’Office fédéral de la santé publique a approuvé toutes les primes pour un an.

Moins cher pour les jeunes

De plus, la prime moyenne des jeunes adultes âgés de 19 à 25 ans diminue car le Parlement a décidé d’alléger la charge pour cette catégorie d’âge. Cette mesure sera valable à partir de 2019 et permettra aux assurés d’abaisser les primes dans cette catégorie d’âge. La prime moyenne des jeunes adultes s’élève à 274,10 francs, soit 15,6% de moins que l’année dernière.

Cet allégement des 19 - 25 ans est financé par une hausse de la compensation des risques chez les assurés adultes, dont les primes augmenteront un peu plus (2,4% ou 8,90 francs) en raison de cette redistribution. La prime moyenne des enfants s’élève à 100,90 francs, en augmentation de 2,4% par rapport à l’année précédente.

En raison de l’évolution démographique et des progrès médico-techniques, les coûts de la santé et donc les primes des caisses-maladie continuent d’augmenter. L’évolution de ces dernières années est due à un recours accru aux soins, dont l’ampleur ne s’explique pas d’un point de vue médical.

Changement de méthode

L’évolution des primes n’est plus décrite à l’aide de la prime standard, mais avec la prime moyenne. La prime moyenne correspond à la charge moyenne de prime par personne et reflète mieux les primes effectivement payées que la prime standard, estime l’OFSP.

Elle comprend toutes les primes versées en Suisse. D’une part, elle tient compte du fait que la majeure partie des assurés ont choisi une franchise à option, un modèle de prime spécifique avec choix limité de médecins ou une combinaison des deux. D’autre part, elle inclut également les primes des jeunes adultes et des enfants.

La prime standard utilisée jusqu’ici n’était valable que pour les adultes avec une franchise de 300 francs et la couverture accidents. Cependant, cette prime n’est plus choisie que par environ 20% des adultes et n’est donc plus représentative tandis qu’en 2005, environ la moitié des assurés optaient encore pour la prime standard.

Alain Berset livre son diagnostic  
La hausse relativement modérée (1,2%) des primes maladie 2019 s’explique notamment par le fait que les primes 2018 ont été plus élevées que les coûts, a dit lundi le ministre de la santé Alain Berset. Les assureurs disposaient ainsi de réserves.
Autre raison avancée par le conseiller fédéral devant les médias à Berne: les réserves des caisses maladie qui étaient insuffisantes ont été reconstituées. Il n’y a donc plus le même besoin de rattrapage qu’il y a une année. La hausse pour 2019 est inférieure à la moyenne des 20 dernières années, a relevé M. Berset.
L’augmentation la plus forte touche le canton du Valais, avec 3,6%. «Mais ces dernières années, ce chiffre était parfois la moyenne nationale», a rappelé le socialiste. Le ministre de la santé s’est particulièrement réjoui de la baisse dont bénéficient les jeunes assurés (19-25 ans), grâce à une décision du Parlement.

Baisse importante pour les jeunes

En moyenne, les quelque 650’000 jeunes concernés bénéficient d’un allégement d’environ 50 francs. Il est même de 70 francs pour 130’000 jeunes, a précisé Alain Berset. Ces baisses permettent de soulager les familles.
Le président de la Confédération a aussi justifié le nouveau modèle de calcul, qui se base sur la prime moyenne et tient également compte des jeunes et des enfants. Il est plus pertinent que l’ancien - valable uniquement pour les adultes avec une franchise de 300 francs et la couverture accidents -, car seuls 19% de la population optent encore pour ce modèle de prime.
Si l’on prend l’ancien modèle de la prime standard comme point de comparaison, la hausse pour 2019 est de 2,7%, a indiqué Pascal Strupler, directeur de l’Office fédéral de la santé publique.

Efforts pour maîtriser les coûts

Les coûts de la santé sont une des principales préoccupations des habitants, a dit Alain Berset. De plus en plus de familles peinent à payer. Maîtriser les coûts de la santé est donc aussi un des objectifs prioritaires du Conseil fédéral, a souligné le ministre.
Il a évoqué à ce titre le paquet de mesures mises récemment en consultation, inspiré de propositions d’un groupe d’experts internationaux. M. Berset a aussi relevé les efforts entrepris depuis 2012 dans le domaine des médicaments, qui permettent d’économiser bientôt 1 milliard de francs par année.
La révision des tarifs médicaux (Tarmed), imposée par le Conseil fédéral en l’absence d’accord entre les partenaires et entrée en vigueur début 2018, va aussi dans la bonne direction. Le gouvernement en attendait 470 millions de francs d’économies annuelles, même si ce n’était pas le but principal de cette révision.
D’après Alain Berset, «la prise de conscience des différents acteurs augmente et c’est une très bonne chose». Il en veut pour preuve précisément cette adaptation du Tarmed, «qui n’aurait pas été possible il y a quatre ou cinq ans». Au final, il n’y avait quasiment plus d’opposition, s’est-il réjoui.
Le défi consiste à «rechercher l’optimum en maîtrisant les coûts sans affaiblir la qualité des prestations», a conclu le conseiller fédéral.

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