Pétrole: Ryad appelle au respect des réductions de production

AWP

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Ryad pointe du doigt certains pays, comme le Nigeria et l’Irak, pour leur retard.

L’Arabie saoudite, poids lourd de l’Opep, a appelé jeudi à Abou Dhabi les producteurs de pétrole à respecter leurs engagements de réduction de la production, pour stabiliser un marché marqué par un recul du prix de l’or noir lié à un climat d’incertitude.

Ryad a respecté ses engagements de réduction de la production, pris en décembre 2018 par des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays non membres, mais pointe du doigt certains pays, comme le Nigeria et l’Irak, pour leur retard.

«Le royaume va continuer de baisser sa production plus que ne le prévoit l’accord (entre les producteurs). Cette production sera de 9,89 millions de barils par jour en octobre», a déclaré le nouveau ministre de l’Energie saoudien, le prince Abdel Aziz ben Salmane, à l’issue de la réunion du Comité ministériel conjoint de suivi, qui rassemble des pays membres et non membres de l’Opep (Opep+).

Ce comité, chargé de surveiller le respect de l’accord, ne prend pas de décisions mais doit faire des recommandations à la réunion ministérielle de l’Opep+, prévue en décembre à Vienne.

Avant le début de la réunion, le prince Abdel Aziz a souligné que «chaque pays» devait «respecter ses engagements». Il a estimé qu’il était impératif de rétablir la stabilité du marché, marqué par un recul du prix du baril.

Souheil al-Mazrouei, ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, a déclaré dimanche que le groupe ferait tout ce qui est nécessaire pour stabiliser le marché, ajoutant que de nouvelles réductions de production pourraient être envisagées.

Le prix du baril de Brent se situe actuellement autour de 60 dollars contre plus de 75 dollars il y a un an, après avoir chuté à 50 dollars fin 2018.

Jeudi, les prix du pétrole étaient orientés à la baisse lors d’échanges européens, dans un marché incertain entre amélioration des tensions sino-américaines et un possible apaisement entre l’Iran et les États-Unis.

Le prince Abdel Aziz avait estimé lundi que les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, qui ont provoqué des craintes d’une récession mondiale, avaient jeté un «brouillard» sur le marché pétrolier.

Dans un communiqué à l’issue de la réunion, les producteurs ont mis l’accent sur le respect des engagements, affirmant que «l’égalité, l’équité et la transparence» étaient essentielles.

Perspectives moroses

Les 24 membres de l’Opep+ ont décidé l’année dernière de réduire la production de 1,2 million de barils par jour à partir de janvier 2019 pour pousser les prix à la hausse, après une chute de 40% entre 2014 et 2019.

Prolongées jusqu’à mars 2020, ces réductions n’ont pas réussi à faire grimper le baril à plus de 70 dollars.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a mis en garde jeudi sur le «défi» énorme que pose la hausse de la production américaine pour l’équilibre du marché pétrolier, tout en réitérant ses prévisions de croissance de la demande mondiale.

Selon l’AIE, la demande mondiale augmentera de 1,1 million de barils par jour (mbj) en 2019 et 1,3 mbj en 2020.

Mercredi, l’Opep avait au contraire légèrement abaissé ses prévisions, sur fond de ralentissement mondial.

La demande progressera de 1,02 million de barils par jours (mbj) en 2019 et 1,02 million en 2020, selon l’Opep, qui en avait appelé à la «responsabilité partagée» de tous les pays producteurs pour assurer la stabilité du marché, alors que les pays extérieurs au cartel comme les Etats-Unis pompent toujours plus.

Le ministre russe de l’Energie, Alexander Novak, a lui déclaré que les producteurs de l’Opep+ avaient réussi dans le passé à «s’adapter et à réagir aux conditions changeantes du marché».

Il a souligné que les producteurs étaient déterminés à atteindre la stabilité sur le marché pétrolier.

L’Arabie saoudite, qui pompe environ un tiers de la production du groupe, s’est dotée depuis le 8 septembre d’un nouveau ministre de l’Energie en la personne du prince Abdel Aziz ben Salmane, demi-frère du puissant prince héritier Mohammed ben Salmane.

C’est «une personnalité bien connue et expérimentée», a rappelé l’AIE.

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