Moody’s s’inquiète pour les banques britanniques

AWP

1 minute de lecture

L’agence de notation a annoncé avoir revu sa perspective sur les banques du Royaume-Uni à «négative», contre «stable» auparavant.

L’agence de notation Moody’s se montre plus pessimiste sur les perspectives du secteur bancaire britannique qui doit composer avec les incertitudes du Brexit, un environnement de taux bas et une concurrence accrue.

Moody’s a annoncé mardi dans un communiqué avoir revu sa perspective sur les banques du Royaume-Uni à «négative», contre «stable» auparavant, ce qui signifie que la note de dette de certains groupes pourrait être abaissée à moyen terme.

Plusieurs raisons sont avancées par l’agence de notation, à commencer par le Brexit, prévu en janvier 2020, avec pour conséquence un ralentissement de l’économie britannique, nuisible aux affaires des banques.

«L’économie britannique s’affaiblit, ce qui la rend plus vulnérable aux chocs, et la longue période d’incertitude sur le Brexit a réduit les perspectives de croissance du pays», prévient Laurie Mayers, une responsable de Moody’s.

Une activité économique moins vive fragilise les finances des particuliers et entreprises et augmente le risque pour les banques de pertes sur les créances qu’elles leur accordent.

Par ailleurs, Mme Mayers pointe «la persistance de taux d’intérêt bas et d’une concurrence accrue sur le marché des prêts immobiliers».

La faiblesse des taux d’intérêt, du fait des politiques monétaires très accommodantes des grandes banques centrales, notamment celle d’Anglererre, se répercute sur les prêts des banques à leurs clients, réduisant d’autant les profits sur ces opérations financières.

Le Royaume-Uni est par ailleurs un marché sur lequel les grands banques jouent des coudes sur le secteur des prêts immobiliers, au risque de tirer vers le bas les taux et donc les marges.

C’est particulièrement le cas en raison de la réforme en vigueur depuis début 2019 qui impose une séparation entre banque de détail et banque d’investissement au sein de chaque établissement.

Résultat, les banques disposent d’énormément de capital dans la branche de détail, des fonds qui auparavant auraient pu servir dans la branche d’investissement, si bien qu’elles ont beaucoup d’argent à prêter, notamment sur le long terme dans l’immobilier.

Au total, Moody’s s’attend à un léger recul de la rentabilité du secteur mais observe toutefois que certains grands groupes devraient pouvoir augmenter leurs profits en 2020, notamment en raison d’une diminution attendue des charges liées au scandale des assurances crédits PPI.

Cette affaire, qui frappe l’ensemble du secteur, a coûté très cher cette année en provision puisque les Britanniques lésés avaient jusqu’à fin août pour se faire connaître auprès du régulateur financier.

Moody’s avait déjà révisé à la baisse fin novembre sa perspective sur les banques allemandes, principalement en raison de l’environnement de taux bas.

A lire aussi...