L'euro lesté face au dollar par les inquiétudes sur l'Italie

AWP

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La monnaie européenne valait 1,1808 dollar vers 21h contre 1,1838 mardi soir.

L’euro a repris sa chute face au dollar mercredi, touchant un nouveau plus bas depuis cinq mois face aux interrogations sur la situation en Italie et à une confirmation du ralentissement de l’inflation en zone euro.

Vers 19h00 GMT (21h00 heure de Paris), l’euro valait 1,1808 dollar contre 1,1838 dollar mardi à 21h00 GMT. La devise est tombée plus tôt dans la journée jusqu’à 1,1764 dollar, son plus bas niveau depuis mi-décembre.

La monnaie unique européenne baissait aussi face à la devise japonaise à 130,11 yens, contre 130,63 yens mardi soir.

Le billet vert reculait aussi face à la monnaie nipponne à 110,19 yens, contre 110,35 yens mardi.

L’euro est «sous une pression accrue à cause de l’incertitude politique qui pèse en Italie et du récent ralentissement en zone euro», a résumé Fawad Razaqzada, analyste pour Forex.com.

La monnaie unique a reculé quand a été diffusée une ébauche de «contrat de gouvernement» en Italie entre la Ligue (extrême droite) et le M5S (populiste) évoquant entre autres une annulation de 250 milliards d’euros de dette et une sortie de l’euro.

Même si les deux formations ont rapidement affirmé que ce texte était «dépassé» et que la version sur laquelle ils travaillaient à présent était radicalement différente, «les dégâts sur la confiance des marchés et la monnaie unique étaient déjà fait», a souligné Omer Esiner de Commonwealth Foreign Exchange.

«Ces informations ont servi de rappel brutal sur la fragilité de la situation budgétaire et économique de la troisième économie de la zone euro», a remarqué Joe Manimbo de Western Union.

L’Office européen de statistiques Eurostat a par ailleurs confirmé un ralentissement du taux d’inflation annuel de la zone euro à 1,2% en avril, au lendemain d’une confirmation de la croissance à 0,4% pour le premier trimestre.

Sans inflation, la banque centrale européenne (BCE) pourrait être tentée de repousser la normalisation de sa politique monétaire et sa remontée de taux, rendant de fait la monnaie unique moins attractive pour les cambistes.

«Cela semble contre-intuitif de commencer le resserrement avant que l’inflation n’ait atteint la cible des 2% et une telle approche pourrait bien engendrer une nouvelle récession», a remarqué Miles Eakers, analyste pour Centtrip, ajoutant que trop attendre pourrait aussi créer une nouvelle crise financière.

De son côté, le billet vert restait soutenu par des chiffres économiques solides aux Etats-Unis.

Mercredi ils étaient mitigés, entre la progression un peu plus forte que prévu de la production industrielle en avril et une baisse ce même mois des mises en chantier de logement.

Mais la veille, l’augmentation conforme aux attentes des ventes au détail en avril avait été accueillie comme le signe d’une consommation en forme aux Etats-Unis.

Ces données économiques «sont parfois en-dessous des attentes mais restent en général suffisamment solides pour alimenter l’idée que la Fed relèvera ses taux directeurs encore au moins deux fois cette année», a souligné Omer Esiner.

Dans ce contexte, le rendement des bons du Trésor à 10 ans continuait d’évoluer au-dessus des 3% après être monté mardi jusqu’à 3,09%, son plus haut niveau depuis 2011.

Vers 19h00 GMT, l’or valait 1.292,36 dollars, contre 1.290,52 dollars mardi à 21h00 GMT.

Le bitcoin valait 8.312,44 dollars, contre 8.518,75 dollars mardi soir, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.

La monnaie chinoise a terminé à 6,3715 yuans pour un dollar, contre 6,3775 yuans pour un dollar mardi à 15h30 GMT.

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