Les taux devraient rester inchangés au terme de la Fed

AWP

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Après une expansion de 2,3% en 2017, l’économie des Etats-Unis devrait afficher une croissance de 2,6% en 2018, selon les prévisions médianes des économistes. Mais le président Donald Trump assure que l’activité peut avancer plus rapidement, bien au-dessus de 3%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) conclut mercredi une réunion monétaire de deux jours au terme de laquelle les taux d’intérêt devraient rester inchangés alors que sa présidente Janet Yellen quitte la Banque centrale à la fin de la semaine.

D’après les contrats à terme sur les marchés, la probabilité d’un statu quo sur les taux au jour le jour est de 95% pour cette réunion de transition.

Janet Yellen, 71 ans, une démocrate nommée par Barack Obama qui n’a pas été reconduite par Donald Trump contrairement à la tradition, clôt son mandat de quatre ans samedi. Jerome Powell, un ancien banquier et avocat d’affaires de 64 ans qui siège déjà au directoire de la Fed depuis cinq ans, va lui succéder.

Ce républicain modéré a jusqu’ici soutenu la trajectoire de remontée progressive des taux d’intérêt prônée par Mme Yellen. Cette stratégie vise à prévenir la surchauffe économique et à doter la Fed d’une marge de manoeuvre pour abaisser les taux en cas d’éventuelle récession.

Un communiqué sera publié à 19h00 GMT. Il n’y a pas de conférence de presse prévue.

Si les marchés financiers ne s’attendent pas à une hausse des taux d’intérêt, ils guettent des indications sur le rythme de relèvements dans l’année qui vient. Ils seront attentifs au vocabulaire du communiqué sur la croissance, l’impact du stimulus fiscal et l’inflation.

«Nous pensons que le Comité va rehausser son évaluation des dépenses des ménages pour les juger en progression solide, plutôt que modérée», estiment les analystes de Barclays Research dans une note.

Les membres de la Fed ont jusqu’ici prévu de relever les taux d’intérêt au jour le jour trois fois d’un quart de point de pourcentage (0,25%) chaque fois en 2018. Une hausse dès le mois de mars est anticipée par une large majorité des acteurs financiers sur les marchés.

La banque centrale a déjà augmenté trois fois le coût du crédit en 2017 – a dernière fois en décembre –, pour porter les taux sur les fonds fédéraux dans la fourchette de 1,25% à 1,50%.

 

PLACE AUX «FAUCONS»?

Mais, au vu de la rotation annuelle des membres votants et des nouvelles nominations de gouverneurs, le Comité de politique monétaire (FOMC) apparaît cette année pencher un peu plus du côté des «faucons», ceux qui, préoccupés par l’inflation, pourraient vouloir resserrer la vis monétaire un peu plus rapidement.

D’autant plus que même si l’inflation reste obstinément en dessous de la cible des 2% visée par la Fed --1,7% en décembre, selon l’indice PCE privilégié par la Fed--, la croissance de la première économie mondiale semble partie pour s’accélérer tandis que le taux de chômage est déjà au plus bas depuis 17 ans (4,1%), ce qui pourrait provoquer une surchauffe.

Sans compter les records boursiers à répétition qui risquent de bientôt faire entrer le prix des actions dans le territoire d’une «bulle» financière.

Le gouvernement publie vendredi les chiffres de l’emploi pour décembre. Les prévisions tablent sur un taux de chômage stable et 180.000 créations d’emplois, un chiffre encore soutenu.

Après une expansion de 2,3% en 2017, l’économie des Etats-Unis devrait afficher une croissance de 2,6% en 2018, selon les prévisions médianes des économistes.

Mais le président Donald Trump assure que l’activité peut avancer plus rapidement, bien au-dessus de 3%, grâce aux déréglementations et aux réductions d’impôts sur les sociétés et les revenus même si celles-ci vont coûter près de 1.500 milliards de dollars au budget sur 10 ans.

Selon le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, la réforme de la fiscalité, très favorable aux entreprises dont le taux d’imposition passe de 35% à 21%, vise notamment «à doper la croissance des salaires», a-t-il dit devant une commission du Congrès mardi. Quelque 250 compagnies ont, à la suite de ces mesures, accordé des primes ou augmentation de salaires et trois millions de salariés en ont bénéficié, selon lui.

 

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