Les caisses de pension ont dû puiser dans leurs réserves en 2018

AWP

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Le découvert a progressé de 20%, à 38,6 milliards de francs, a indiqué l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Les caisses de pension ont puisé dans leurs réserves pour amortir le repli sur les marchés actions enregistré en 2018. «Les placements ont certes enregistré un résultat net négatif, mais celui-ci a pu être compensé en majeure partie par la dissolution de 40% des réserves de fluctuations de valeur», a indiqué l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans ses résultats définitifs lundi.

L’année dernière, les placements ont enregistré un résultat net négatif, à -25,5 milliards de francs. Pour compenser, 34 milliards ont été prélevés sur les réserves de fluctuation de valeurs. Le montant de ces dernières a ainsi diminué, passant de 9,5% du total du bilan l’année précédente à 5,8% en 2018.

La correction intervenue sur les marchés financiers, en particulier fin 2018, a eu des conséquences sur les placements des caisses de pensions, relèvent les statisticiens fédéraux. La part des actions a chuté à 27,9% du total, contre 31,4% pour les obligations. Les biens immobiliers ont conservé leur troisième place avec une part de 20,3%, précise le communiqué.

Le découvert s’est monté à 38,6 milliards de francs, en hausse de 20%. Il a augmenté de 3,2 milliards pour les 72 institutions de prévoyance de droit public et de 3,1 milliards pour les 1490 institutions de prévoyance de droit privé. La somme du bilan des 1562 caisses de pensions s’est fixé à 875,8 milliards (-2,1%).

La statistique des caisses de pensions recensait 4,2 millions d’assurés actifs (+1,6%), dont 2,4 millions d’hommes et 1,8 million de femmes. Les bénéficiaires de rentes de vieillesse ont touché en moyenne 28’947 francs par an.

Par ailleurs, 15’556 femmes et 26’568 hommes ont demandé au total 8 milliards de francs (+9,4%) sous forme d’un versement, partiel ou intégral, en capital à la retraite. La valeur moyenne du capital retiré se montait à 189’751 francs, en hausse de 0,5% sur un an.

Le défi des taux bas

En 2018, les institutions de prévoyance suisses ont été exposées à des risques comparables à ceux des années précédentes en raison du faible niveau des taux d’intérêt, selon l’enquête annuelle de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) publiée en mai dernier.

La mauvaise performance sur le marché des actions, surtout en fin d’année dernière, s’est soldée par un rendement net moyen de -2,8% (contre +7,7% en 2017), notait alors la commission, insistant sur la progression de la proportion de caisses en situation de découvert (13,6% en 2018, contre 1,2% en 2017).

«À moyen terme, il faut compter avec des perspectives de rendement relativement faibles et s’attendre à ce que les positions des institutions de prévoyance subissent des reculs comme en 2018», avait prévenu la CHS PP.

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