Le taux de chômage en Suisse recule nettement en mars

AWP

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Un repli important a été constaté chez les demandeurs d’emplois étrangers (-0,7 point), ainsi que chez les jeunes de 15 à 24 ans (-0,4 point).

La situation sur le marché du travail en Suisse ne cesse de s’améliorer, le taux de chômage ayant atteint un plancher pluriannuel au mois de mars. Le repli s’explique notamment par un changement dans l’enregistrement des sans-emploi. Les prévisions de croissance pour 2018 pourraient néanmoins se traduire par de nouvelles baisses.

Le chômage en Suisse a nettement reflué en mars, à 2,9%, s’établissant à un niveau atteint la dernière fois en octobre 2014, a annoncé lundi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). En février, cet indicateur affichait 3,2%.

La proportion de sans-emploi est ressortie en dessous des prévisions des économistes interrogés par AWP, qui tablaient unanimement sur 3,0%. Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières, stable à 2,9%, est conforme aux attentes.

Dans son communiqué, le Seco a souligné que des éléments conjoncturels et saisonniers, des ajustements techniques concernant l’enregistrement des chômeurs ont également impacté les données en mars. Environ 4000 individus sont touchés par ces ajustements.

Ces changements techniques sont une «bonne chose», a indiqué à AWP Daniel Varela, directeur de l’investissement (CIO) de la banque Piguet Galland. Tout ce qui peut conduire à une automatisation de la saisie des informations sur les chômeurs débouchera sur des statistiques plus précises, selon lui.

Au total, 130’413 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 13’517 de moins que le mois précédent. Sur un an, le nombre de personnes sans emploi a chuté de 14,4%, a détaillé le Seco.

Pour Daniel Varela, la Suisse s’approche du niveau de chômage structurel incompressible. «Par le passé, dans ce genre de situation, les flux migratoires compensaient. Selon nos observations, ces flux s’essoufflent et il va falloir gérer prochainement une situation de chômage structurel.»

BAISSE PLUS MARQUÉE DU CÔTÉ LATIN

M. Varela affirme qu’une baisse du taux de chômage est encore possible. Il fixe la limite du chômage structurel à 2,5%. En glissement annuel, la proportion de sans-emploi devrait se situer pour 2018 à 2,7%, à en croire les prévisions de Piguet Galland.

Pour le spécialiste, le recul enregistré du chômage des jeunes et des seniors constitue une preuve supplémentaire de la proximité du chômage structurel. Les personnes les moins expérimentées et celles qui le plus coûtent cher en termes de cotisations sociales semblent retrouver du travail ou, du moins, sortent des statistiques.

Les chiffres publiés par le Seco mettent en évidence des baisses notables dans la partie romande et italophone du pays, où le taux de chômage a reflué sur un mois en moyenne de 0,4 point de pourcentage à 4,0%. La baisse a été particulièrement importante au Tessin (-0,6 point à 3,1%), dans le Valais (-0,6 point à 3,5%) et le canton de Vaud (-0,5 point à 4,1%).

Genève (-0,3 point à 4,9%) et Neuchâtel (-0,2 point à 5,3%) enregistrent cependant toujours des taux de chômage supérieurs à la moyenne nationale.

En Suisse alémanique, Zurich (-0,5 point à 3,0%), Berne (-0,3 point à 2,1%) se sont offerts des reculs importants.

Pour le CIO de Piguet Galland, un effet de rattrapage va bénéficier aux cantons plus touchés par le chômage. «La compression sera plus forte dans les cantons latins. Dans la partie alémanique, nous devrions assister plutôt à une revalorisation plus importante des salaires en raison d’une absence relative de main d’oeuvre qualifiée.»

Les industries de la machine-outil et de l’horlogerie vont profiter d’une embellie, grâce notamment à la dépréciation du franc et des gains de productivité, explique Daniel Varela. Le secteur financier devrait également contribuer à la baisse du chômage, sa phase de restructuration étant désormais terminée.

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