La politique budgétaire des USA est «trop stimulante»

AWP

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Après un déficit de 666 milliards de dollars en 2017 (3,5% du PIB), le pays devrait accuser un déficit de 873 milliards cette année et 984 milliards en 2019 (4,7% du PIB).

Les Etats-Unis mènent une politique budgétaire qui injecte «trop de stimulation» dans l’économie, estiment la majorité des économistes d’entreprises américaines dans une enquête publiée lundi.

Plus de la moitié (52%) des 211 économistes de l’Association nationale pour l’économie d’entreprise (NABE) jugent la politique fiscale de l’administration Trump et du Congrès comme étant «trop stimulante» alors que «le déficit va progresser à long terme en tant que pourcentage de l’économie».

Quelque 61% des personnes interrogés trouvent que la politique budgétaire devrait s’efforcer de réduire le déficit fédéral par rapport aux projections du Bureau du budget du Congrès (CBO).

Mais, après la vaste réforme des impôts qui va coûter 1500 milliards de dollars de recettes sur dix ans à l’Etat, les prévisions de déficit de la Maison blanche dépassent déjà – sans compter les derniers accords d’augmentation des dépenses de défense – largement celles du CB0.

Après un déficit de 666 milliards de dollars en 2017 (3,5% du PIB), le pays devrait accuser un déficit de 873 milliards cette année et 984 milliards en 2019 (4,7% du PIB).

Malgré cette inquiétude sur les déficits, l’enquête montre que les milieux d’affaires sont très favorables à la refonte du code fiscal pour les entreprises. Celles-ci ont vu leur taux d’imposition réduit de 35% à 21%.

Quelque 68% des économistes d’entreprises jugent le nouveau système fiscal «meilleur que l’ancien».

En revanche, cette opinion positive tombe à seulement 38% lorsqu’il s’agit de comparer les effets de la réforme sur les impôts individuels sur le revenu.

Près de la moitié (48%) estiment que la nouvelle grille d’imposition pour les individus est «pire», voire «bien pire» qu’avant.

Quasiment tout le monde (93%) est d’accord pour dire que le stimulus fiscal devrait doper la croissance l’année prochaine. Cela pourrait booster l’expansion du PIB de 0,25% à 0,49% l’année prochaine, estiment les économistes. A long terme, la part de ceux qui croient à l’efficacité prolongée du stimulus descend à 67%.

La dérégulation en cours mise en place par l’administration Trump est jugée par près de la moitié des interrogés (43%) comme positive pour l’économie. Ils sont 40% à penser que si c’est bon pour l’économie à court terme, la dérèglementation ne l’est pas à long terme.

Sur le front de la politique monétaire, les économistes s’attendent presque tous (89%) à une hausse des taux cette année, 38% misant sur trois hausses (0,75 point de pourcentage au total) et 34% sur deux relèvements.

Enfin, une large majorité (59%) trouvent que la politique économique pourrait faire davantage pour lutter contre le changement climatique et plus des trois quarts (78%) croient qu’elle devrait agir plus pour réduire les inégalités de revenus.