La Chine va faciliter les entrées en Bourse sur le «Nasdaq chinois»

AWP

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La réglementation actuelle interdit aux entreprises chinoises d’être cotées si elles n’ont pas déjà généré de bénéfices.

La Chine devrait assouplir les règles d’introduction en Bourse pour sa future plateforme dédiée aux valeurs technologiques à Shanghai, dans l’espoir d’éviter que des fleurons nationaux comme Alibaba ou Baidu se cotent à Wall Street ou ailleurs.

La réglementation actuelle interdit aux entreprises chinoises d’être cotées si elles n’ont pas déjà généré de bénéfices. Et impose deux limites: une sur le montant des capitaux levés, une autre sur le pourcentage de fluctuation quotidienne du cours de l’action.

Mais ces contraintes seront levées ou assouplies pour le «Nasdaq chinois», selon un projet de règlement publié mercredi soir. La création de cette plateforme avait été annoncée en novembre par le président Xi Jinping, à l’heure où la Chine rivalise avec les États-Unis pour dominer le crucial secteur technologique.

Le projet de nouvelle réglementation, annoncé par la Bourse de Shanghai, supprimerait l’obligation des bénéfices passés et lèverait tout plafond au montant des introductions en Bourse.

Lors des cinq premiers jours de cotation, aucune limite de fluctuation journalière ne serait imposée. Après cette courte période, cette dernière serait toutefois fixée à 20%.

Cette fourchette est relativement élevée au regard des standards chinois. Aux Bourses de Shanghai et de Shenzhen, elle n’est ainsi que de 10%: elle est destinée à limiter la volatilité du marché boursier chinois, dominé par de petits investisseurs très sensibles aux rumeurs.

Le projet de règlement restera ouvert aux commentaires du public jusqu’au 20 février, mais ce type de régulations sont rarement modifiées au cours du processus.

Aucune date n’a cependant encore été annoncée pour le lancement du «Nasdaq chinois».

Les géants chinois Alibaba (e-commerce) et Baidu (moteur de recherche) se sont introduits il y a plusieurs années à Wall Street. Le mastodonte Tencent (internet) a choisi la Bourse de Hong Kong. Le gouvernement espère désormais retenir en Chine continentale ses futures pépites technologiques.

Plusieurs d’entre elles, valorisées à plus d’un milliard de dollars, sont tentées par une introduction boursière: Ant Financial (qui administre le système de paiement électronique d’Alibaba, Alipay), Didi Chuxing (réservation de taxis et véhicules avec chauffeur) ou encore Meituan-Dianping (services, dont livraison de repas).

Des règles trop strictes avaient empêché la première génération d’entreprises technologiques chinoises à s’introduire en Chine continentale.

Mais les autorités sont enclines à revoir leur stratégie, dans le cadre d’un plan baptisé «Fabriqué en Chine 2025» (Made in China 2025) destiné à faire du pays un leader mondial technologique, notamment dans la robotique, l’intelligence artificielle, internet, ou les télécommunications.

Pékin prévoit par ailleurs d’autoriser certains groupes déjà cotés à l’étranger à émettre en Chine continentale des «certificats d’actions chinois» (CDR) -- des titres alternatifs constituant de facto une cotation secondaire.

Les Bourses chinoises ont été stimulées jeudi par l’annonce du nouveau projet de règlement boursier, poussées notamment par les valeurs technologiques, Shanghai terminant en hausse de 0,35%.

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