La BNS ne devrait pas remonter les taux avant 2020

AWP

1 minute de lecture

Les économistes d’UBS n’attendent pas de taux positifs avant 2021.

La Banque nationale suisse (BNS) ne devrait pas adopter une politique monétaire plus restrictive avant l’année prochaine et des taux positifs ne sont pas attendus avant 2021, ont estimé mercredi les économistes d’UBS. Le refroidissement conjoncturel en Europe et les risques politiques ne plaident pas pour des taux plus élevés.

La plupart des économistes avaient jusqu’à présent anticipé que l’institut d’émission helvétique procède à un premier relèvement des taux dans la seconde partie de 2019, après un mouvement similaire de la Banque centrale européenne (BCE) en été. La BNS doit en effet éviter un écart trop important entre les taux dans la zone euro et en Suisse afin d’empêcher un renchérissement du franc.

Lors de sa dernière décision de politique monétaire mi-décembre 2018, la banque centrale helvétique avait maintenu le taux d’intérêt appliqué aux avoirs à vue à -0,75% et la marge de fluctuation du Libor à trois mois entre -1,25% et -0,25%.

Quelques jours plus tard, le président de la BNS, Thomas Jordan, avait indiqué ne voir aucune raison de relever les taux directeurs. «C’est encore trop tôt», avait-il déclaré à la radio alémanique SFR, ajoutant ne voir «aucun signe de surchauffe en ce moment».

Depuis, les perspectives conjoncturelles mondiales, et notamment en Suisse, se sont nettement dégradées. La croissance économique de la zone euro est ainsi restée au quatrième trimestre à son rythme le plus faible depuis quatre ans. Le produit intérieur brut (PIB) a crû de seulement 0,2% par rapport au trimestre précédent. En Suisse, UBS table cette année sur un PIB en progression de 1,5%, après 2% en 2018.

Risque de taux négatifs prolongés

Face à ces risques, les économistes de la banque aux trois clés tablent sur un premier relèvement des taux directeurs au premier trimestre 2020.

UBS a également souligné que la résistance aux taux négatifs devenait de plus en plus importante, après quatre années à ce régime. Surtout les caisses de pension et le secteur financier en pâtissent. Il n’est donc pas totalement exclu que la BNS agisse avant la BCE, mais ce scénario semble peu probable, selon l’établissement zurichois.

Après un premier resserrement monétaire, les taux seraient toujours en territoire négatif et il reste donc à voir combien de temps il faudra pour que ces derniers deviennent positifs. Selon le scénario d’UBS, la Banque nationale suisse remonterait ses taux à 0% fin 2020 et les passerait en territoire positif en 2021.

Si la conjoncture mondiale et surtout dans la zone euro venait cependant à faiblir davantage que prévu, il serait fort possible que la Suisse connaisse une période prolongée de taux négatifs, ont averti les spécialistes de la banque.

A lire aussi...