La BCE s’est inquiétée en mars de l’effet des taux bas sur les banques

AWP

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«Les taux bas persistants pourraient peser sur les marges d’intérêt et la profitabilité des banques», avait notamment signalé la BCE lors de sa dernière réunion de politique monétaire.

La Banque centrale européenne (BCE) s’est inquiétée en mars de l’impact sur les banques de taux maintenus au plus bas pendant longtemps, selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire publié jeudi.

Lors de cette réunion, la BCE avait abaissé ses prévisions économiques à l’horizon 2021 et repoussé l’échéance prévue pour la première augmentation du taux à 2020, au lieu de l’été 2019.

Dans le même temps, «des inquiétudes ont été exprimées quant au fait que, avec le temps, les taux bas persistants pourraient peser sur les marges d’intérêt et la profitabilité des banques, avec des effets négatifs sur l’intermédiation bancaire et la stabilité financière à long terme», selon le compte-rendu de réunion.

Mais certains banquiers centraux avaient aussi défendu lors de cette réunion l’option de reporter la date de premier relèvement des taux plus loin, à mars 2020.

Depuis trois ans, le principal taux de refinancement des banques est calé à zéro et celui taxant les liquidités excédentaires des banques, donc non distribuées dans l’économie, à -0,40%, entraînant pour le secteur une facture d’environ 7,5 milliards d’euros par an.

Le président de la BCE, Mario Draghi, a estimé depuis que l’institution était prête «si nécessaire» à réfléchir à «d’éventuelles mesures susceptibles de préserver les incidences favorables de taux négatifs sur l’économie»

Le marché spécule dès lors sur la mise en place d’un système de taux négatifs avec divers paliers («tiering»).

Encore faut-il «mieux comprendre si, et dans quelle mesure, les taux de dépôts négatifs affectent les banques» en zone euro, et s’il y a une «justification en terme de politique monétaire» pour instaurer un «tiering», a tempéré mardi dernier Sabine Lautenschläger, membre du directoire de la BCE, auprès de l’AFP.

Remonter les taux va s’avérer compliqué pour la BCE dans un contexte de ralentissement économique, alors que l’inflation devrait mettre plus de temps à atteindre l’objectif proche de 2% fixé par l’institution.

Même abaissées en mars, les projections de croissance risquent par ailleurs toujours d’être perçues comme «optimistes», souligne le document.

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