La BCE pourrait compenser les effets des taux négatifs

AWP

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Mario Draghi a envoyé un signal aux banques qui se disent pénalisées par ces taux qui nuisent à leur rentabilité.

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait remédier «si nécessaire» aux effets défavorables des taux négatifs pour l’économie, a déclaré son président mercredi, envoyant un signal aux banques qui se disent pénalisées par ces taux qui nuisent à leur rentabilité.

«Si nécessaire, nous devons réfléchir à d’éventuelles mesures susceptibles de préserver les incidences favorables de taux négatifs sur l’économie» tout en «atténuant les effets secondaires éventuels» a déclaré Mario Draghi, président de l’institution, lors d’une conférence à Francfort.

En temps normal, ceux qui placent leur argent reçoivent un intérêt de ceux qui reçoivent ces liquidités, mais avec des taux d’intérêt négatifs, la logique est inversée: ceux qui placent de l’argent doivent aussi le rémunérer.

Les banques en zone euro regorgent de liquidités depuis que la BCE leur a racheté près de 2600 milliards d’euros d’obligations depuis 2015, en vue de soutenir l’économie et les prix. Mais faute d’être suffisamment réinjectées dans l’économie, ces liquidités ont dormi au guichet de la banque centrale, où elles ont été taxées au taux négatif de 0,40%.

Avec pour résultat une ponction annuelle de l’ordre de 7,5 milliards d’euros pour les banques européennes, selon un chiffre évoqué à la BCE. Ce qui affecte la rentabilité de ces dernières, pendant que leurs concurrentes américaines sont rémunérées sur leurs dépôts auprès de leur banque centrale.

Plafond revu en hausse

Une piste étudiée au sein de l’institution francfortoise serait de relever le plafond des liquidités à partir duquel les banques commenceraient à devoir payer le taux négatif, a appris l’AFP. L’avantage de cette solution est qu’elle ne modifierait pas le niveau du taux pratiqué, qui continuerait ainsi à bénéficier à l’économie en favorisant le crédit bon marché.

La BCE continuera donc à surveiller «de quelle manière les banques peuvent maintenir des conditions de revenus saines tout en comprimant les marges nettes d’intérêts» (les intérêts facturés par les banques aux clients sur des crédits, diminués du coût de refinancement de la banque sur le marché), a déclaré M. Draghi.

La faible croissance de la zone euro augmente par ailleurs le «risque d’instabilité financière», en réduisant les perspectives de bénéfices des banques et en accroissant l’inquiétude sur la soutenabilité de la dette souveraine, a complété le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, lors de cette conférence.

Une raison selon lui pour les banques de «redoubler d’efforts pour surmonter les défis structurels», en réduisant notamment les «coûts en personnel», en rationalisant les «réseaux d’agence» et en réduisant «l’exposition aux prêts en souffrance».

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