La Banque centrale du Canada maintient son taux directeur à 1,75%

AWP

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La Banque «s’attend à ce que l’activité économique ralentisse pendant la deuxième moitié de l’année».

 La Banque centrale du Canada a annoncé mercredi le maintien à 1,75% de son taux directeur, conformément aux prévisions du marché, pointant l’intensification du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine qui «pèse plus lourdement sur le rythme de l’économie mondiale».

Au Canada, malgré une accélération de la croissance du PIB au deuxième trimestre de 3,7%, qui «a dépassé les attentes», la Banque «s’attend à ce que l’activité économique ralentisse pendant la deuxième moitié de l’année».

Ceci car la relance plus rapide que prévu de l’immobilier «pourrait accroître les niveaux d’endettement déjà élevés des ménages», mais aussi car «les dépenses de consommation ont affiché une faiblesse inattendue» bien que «les salaires ont encore augmenté».

En outre, déplore la Banque centrale, «les investissements des entreprises se sont fortement contractés après un premier trimestre vigoureux, étant donné l’incertitude accrue entourant les échanges commerciaux».

«Dans ce contexte, le degré de détente monétaire en place demeure approprié», résume dans un communiqué la Banque, dont la dernière hausse de taux remonte à octobre 2018.

Pour Avery Shenfeld, analyste chez CIBC, ce communiqué «est conçu pour donner (aux dirigeants de la Banque, NDLR) le temps de réfléchir à la suite, plutôt que de sous-entendre clairement qu’il y aura une baisse de taux en octobre».

«Nous pensons que la Banque du Canada devra en fin de compte réduire les taux, mais c’est peut-être plus probable en décembre qu’en octobre», a-t-il ajouté.

La Banque du Canada relève que «comme le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine s’est intensifié, les échanges mondiaux se sont contractés et les investissements des entreprises ont faibli».

«Cela pèse plus lourdement sur le rythme de l’économie mondiale que la Banque ne l’avait prévu dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet», reconnaît l’institut monétaire d’Ottawa.

L’économie canadienne étant étroitement dépendante de celle de son voisin américain, la Banque centrale canadienne relève que «la croissance aux États-Unis s’est modérée mais demeure solide, soutenue par les dépenses de consommation et les dépenses publiques».

Reste que «les prix des produits de base se sont inscrits en baisse à mesure que les inquiétudes concernant les perspectives de croissance mondiale se sont accentuées», souligne-t-elle.

Symbole de ces inquiétudes, la banque centrale américaine avait baissé 

 ses taux d’un quart de point de pourcentage (0,25%), pour la première fois depuis 2008, lors de sa dernière réunion monétaire du 31 juillet.

Les «inquiétudes» pour la croissance mondiale, «combinées aux réactions de certaines banques centrales, ont amené les rendements des obligations à des creux historiques et entraîné une inversion des courbes de rendement dans certaines économies, y compris au Canada», souligne la Banque du Canada.

«Pendant que la Banque s’emploie à mettre à jour sa projection à la lumière des nouvelles données, le Conseil de direction portera une attention particulière à la conjoncture mondiale et à son incidence sur les perspectives de croissance et d’inflation au Canada», conclut l’institut monétaire canadien.