L’UE s’engage à protéger son économie du coronavirus

AWP

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Les 27 chefs d’Etat, réunis pour la première fois via une visioconférence, promettent notamment un nouveau fonds spécialement dédié.

La Commission européenne a voulu rassurer mardi les 27 inquiets des conséquences de l’épidémie de nouveau coronavirus sur leurs économies, promettant de mobiliser «tous les instruments à disposition» pour les soutenir, dont un nouveau fonds spécialement dédié.

C’était une première, selon plusieurs sources: la réunion extraordinaire entre les 27 chefs d’Etat et de gouvernement, organisée dans l’urgence, s’est faite par visioconférence.

L’unanimité a été de mise: agir de manière coordonnée pour répondre à la propagation rapide du virus, alors que tous les Etats membres sont désormais touchés, en particulier l’Italie avec plus de 9.000 personnes infectées et plus de 450 décès. Et soutenir les économies qui commencent à en subir les conséquences négatives.

«Nous allons utiliser tous les instruments à notre disposition pour nous assurer que l’économie européenne résiste à la tempête», a lancé la cheffe de l’exécutif européen Ursula von der Leyen lors d’une courte conférence de presse à l’issue de la réunion.

La demande était insistante de la part des Etats membres. «Une application flexible des règles de l’UE, en particulier en ce qui concerne les aides d’Etat et le pacte de stabilité et de croissance, sera nécessaire», a résumé le président du Conseil européen Charles Michel au nom des 27.

Depuis Paris, le président français Emmanuel Macron a souhaité que «la contrainte budgétaire» ne soit «pas un rempart» à d’éventuelles mesures pour soutenir l’économie.

Au cours du week-end, la Commission européenne avait déjà souligné, dans une lettre au ministre de l’Economie italien, que les dépenses budgétaires exceptionnelles liées à la réponse à l’épidémie ne seraient pas prises en compte dans l’évaluation du déficit du pays, en lien avec les règles européennes.

«La Commission européenne devrait faire preuve de souplesse sur la question des aides publiques. Et la Banque centrale européenne est appelée également à jouer un rôle important», a commenté de son côté Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel.

Mme von der Leyen a détaillé une série de mesures, portant notamment sur «les aides d’Etat», qui pourront «aller aux entreprises qui en ont le plus besoin».

Elle a promis d’apporter des idées lors de la prochaine réunion lundi de l’Eurogroupe (les 19 ministres des Finances de la zone euro).

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a participé à la réunion. La BCE réunit jeudi son conseil des gouverneurs et pourrait annoncer des mesures de soutien.

Fonds de réponse au coronavirus

Mme von der Leyen a en outre annoncé la mise en place d’un «fonds d’investissement en réponse au coronavirus», destiné aux systèmes de santé, petites entreprises, marché du travail et aux «secteurs vulnérables de notre économie».

Pour que le fonds puisse atteindre 25 milliards d’euros très rapidement, «je demanderai au Conseil et au Parlement cette semaine de débloquer 7,5 milliards de liquidités», a précisé Ursula von der Leyen.

Elle mettra en place un groupe de travail pour s’assurer «que l’argent arrive dans les prochaines semaines».

La Commission avait annoncé un peu plus tôt dans la journée une aide au secteur aérien, particulièrement affecté, en assouplissant temporairement les règles sur les créneaux aéroportuaires afin d’empêcher les vols à vide.

A l’issue de la réunion entre dirigeants, il a été décidé que les ministres de la Santé, mais aussi des Affaires intérieures, allaient désormais se consulter tous les jours.

Emmanuel Macron a critiqué les restrictions imposées par l’Autriche et la décision de la Slovénie de fermer sa frontière avec l’Italie, le pays européen le plus touché par l’épidémie.

Les hauts responsables européens ont aussi indiqué que la Commission allait coordonner la provision d’équipements de protection personnelle, comme les masques et les respirateurs, alors que la France et l’Allemagne ont été critiquées pour avoir restreint les exportations.

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