L’OCDE maintient ses prévisions de croissance pour la Suisse

AWP

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L’organisation s’attend toujours à ce que la Suisse enregistre une progression de 0,8% du PIB cette année et une accélération à 1,4% l’an prochain et 1,0% en 2021.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a maintenu jeudi ses prévisions de croissance pour la Suisse cette année et la suivante, alors qu’elle a légèrement revu à la baisse ses attentes pour la conjoncture mondiale.

L’organisation s’attend toujours à ce que la Suisse enregistre cette année un produit intérieur brut (PIB) en croissance de 0,8%, en nette baisse par rapport aux 2,8% réalisés en 2018. Pour l’an prochain, les économistes tablent toujours sur une accélération de 1,4% et sur 1,0% en 2021.

L’OCDE a rappelé que les manifestations sportives internationales avaient porté la croissance en 2018 (licences, brevets et droits connexes), de nombreuses fédérations ayant leur siège dans la Confédération.

Selon les économistes, «l’atonie de l’investissement et la morosité de l’environnement mondial freinent également la croissance, la confiance des entreprises et celle des consommateurs étant inférieures à leur niveau moyen sur une longue période».

Pour la suite, «la consommation privée restera résiliente, étayée par la faiblesse du chômage. La morosité de l’environnement mondial pèsera sur l’investissement et les échanges, mais l’excédent des paiements courants demeurera conséquent», a indiqué l’institution internationale basée à Paris dans ses perspectives mondiales.

Les dépenses des ménages devraient évoluer en hausse de respectivement 1,1%, 1,4% et 1,5% pendant les trois années sous revue. Le marché du travail devrait quant à lui être stable, le taux de chômage (mesuré selon la définition du Bureau international du Travail, BIT) devant rester à 4,5% sur la période, contre 4,7% en 2018.

Taux directeurs toujours négatifs

La Suisse devrait ainsi afficher une relative stabilité, alors que l’environnement mondial se détériore. L’OCDE a ainsi estimé que la croissance de l’économie mondiale n’atteindrait pas 3% l’an prochain, mais devrait rester sur le rythme de 2,9% déjà attendu pour cette année.

«Nous sommes dans une période inquiétante. Et les responsables politiques devraient être inquiets», a prévenu la chef économiste de l’OCDE Laurence Boone lors d’une conférence de presse.

Car même si l’organisation anticipe une légère reprise en 2021 avec une progression de 3% du PIB mondial, «ces taux de croissance sont les plus bas depuis la crise financière», note-t-elle pointant la menace d’un «risque de stagnation à long terme».

Face à ces risques mondiaux et une inflation toujours atone en Suisse (à 0,5%, 0,4% et 1,0% sur la période), la Banque nationale suisse (BNS) devrait maintenir sa politique monétaire accommodante avec un taux directeur à -0,75% ces deux prochaines années, a estimé l’OCDE.

Cette dernière a aussi averti que la Suisse devait prendre à bras le corps les problèmes démographiques. «Des réformes s’imposent pour faire face au vieillissement démographique (...). Un relèvement de l’âge légal de la retraite réduirait les dépenses publiques dans l’avenir, limiterait le recul attendu de la population active et contribuerait à préserver le niveau de vie des retraités», a souligné l’institution.

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