Kering va supprimer 400 postes au Tessin d’ici 2022

AWP

1 minute de lecture

Les postes de la filiale helvétique Luxury Goods International seront transférés graduellement dans la région du Piémont. L’unité administrative de Cadempino sera épargnée.

Le groupe de luxe français Kering va transférer en Italie les activités de logistique jusqu’ici déployées par sa filiale helvétique Luxury Goods International (LGI) au Tessin. Quelque 400 postes de travail seront biffés d’ici 2022, a indiqué à AWP le syndicaliste Giovanni Scolari, confirmant une information diffusée par plusieurs médias tessinois.

Cette restructuration concerne en premier lieu le site principal de Sant’Antonino et le centre logistique de Bioggio, mais également les 17 autres éparpillés sur tout le territoire cantonal. Les postes seront transférés graduellement dans la région du Piémont, entre 2020 et 2022. L’essentiel des départs interviendra en 2021, selon M. Scolari, du syndicat tessinois OCST.

En revanche, l’unité administrative de Cadempino sera épargnée. Ce site avait déjà fait l’objet de mesures de délocalisation en octobre dernier, avec le départ pour l’Italie de 150 employés.

Le groupe emploie environ 800 personnes au Tessin. Les 400 postes du secteur logistique sont essentiellement occupés par des travailleurs frontaliers, seule une quinzaine d’employés étant domiciliée en Suisse, a précisé M. Scolari. Une relocalisation leur sera proposée dans la province de Novara, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Milan.

Logistique sous-traitée

Kering a décidé de confier sa logistique à une société tierce au Piémont, selon le syndicaliste, qui se dit surpris par l’annonce. Encore récemment, le groupe français a investi de nouveaux locaux au Tessin afin de satisfaire ses besoins. L’éparpillement des sites n’est sans doute pas étranger à la délocalisation de cette activité en Italie, selon Giovanni Scolari.

La société LGI a indiqué dans un communiqué que «les structures logistiques actuellement en place au Tessin continueront à fonctionner, mais avec une réduction substantielle des activités et, par conséquent, du personnel employé». L’entreprise n’a pas chiffré le nombre de salariés concernés par ces mesures.

LGI a expliqué que le groupe disposait d’une vingtaine d’entrepôts différents sur l’ensemble du territoire tessinois, la plupart d’entre eux de moyenne et petite capacité, «ajoutés au fil des ans pour répondre à la demande croissante».

Kering a «décidé d’introduire un nouveau modèle opérationnel, avec une réorganisation et une simplification substantielle de la structure logistique actuelle, avec de nouveaux investissements aux Etats-Unis, en Asie et en Italie», a ajouté LGI sans détailler les montants de ces investissements.

La nouvelle plateforme logistique centrale sera située à Trecate près de Novara et permettra d’augmenter la capacité de stockage.

Le groupe français a été récemment épinglé par le fisc italien avec qui il a conclu un «accord» de 1,25 milliard d’euros pour une évasion avoisinant les 14,5 milliards.

Le transfert des activités logistiques de Kering en Italie aura de lourdes conséquences sur les finances tessinoises. Le manque à gagner pour les caisses cantonale et communales pourrait atteindre 50 millions de francs, auxquels s’ajoutent 30 millions pour la Confédération, selon les estimation des médias.

Ironie du calendrier, TicinoModa tenait mardi à Lugano son assemblée annuelle. La Regione rapporte qu’aucun des trois représentants de LGI au comité de l’association faîtière n’était présent, un signe jugé «préoccupant» par sa présidente, l’ex-conseillère d’État Marina Masoni, qui s’est toutefois voulue rassurante par rapport la pérennité du secteur de la mode et de la logistique au Tessin.

A lire aussi...