Japon: Shinzo Abe remanie son gouvernement

AWP

2 minutes de lecture

Un nouveau ministre de la Défense, un économiste promu aux Affaires étrangères et un jeune trublion télégénique: voici les hommes-clés du gouvernement japonais remanié mercredi.

Deux piliers inamovibles depuis 2012, un nouveau ministre de la Défense, un économiste promu aux Affaires étrangères et un jeune trublion télégénique: voici les hommes-clés du gouvernement japonais remanié mercredi par le Premier ministre nationaliste Shinzo Abe.

C’est le principal pilier de l’équipe Abe, même s’il ne fait pas souvent la une des médias. A 78 ans, ce ténor du Parti libéral-démocrate (PLD), réputé pour son élégance vestimentaire et son franc-parler, tient le portefeuille des Finances ainsi que celui de vice-Premier ministre depuis le retour de M. Abe à la tête du pays en décembre 2012. Il avait été chef du gouvernement de septembre 2008 à septembre 2009 après avoir occupé divers postes de ministre.

Cet héritier d’entrepreneur, affichant parfois un air hautain et un côté macho, est connu pour sa propension à dépenser sans compter dans le but de relancer l’économie. Gardien des deniers de l’État, il doit néanmoins composer avec une dette énorme.

Yoshide Suga, secrétaire général et porte-parole du gouvernement

C’est le fidèle des fidèles, l’homme de confiance qui s’exprime tous les jours devant la presse, défendant sans cesse M. Abe et le gouvernement. Agé de 70 ans, maintes fois élu député, il avait été une fois ministre des Affaires intérieures dans l’éphémère premier gouvernement Abe de 2006-2007.

Il a récemment reçu une volée de critiques d’organismes de défense de la presse pour avoir rabroué une journaliste d’un quotidien japonais qui posait des questions qu’il jugeait inappropriées.

Personnalité déjà très connue du grand public nippon, Taro Kono, 56 ans, est le fils aîné de Yohei Kono, ancien secrétaire général du gouvernement célèbre pour avoir publié en 1993 la «Déclaration Kono», un texte dans lequel le Japon présentait ses «excuses» et ses «remords» pour l’enrôlement forcé de femmes asiatiques dans les bordels de l’armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

En tant que ministre des Affaires étrangères depuis 2017, Taro Kono s’est montré nettement moins conciliant que son père: il s’est souvent emporté contre la Corée du Sud, où des juges ont ordonné à des entreprises nippones de dédommager des anciens travailleurs forcés durant la colonisation de la Corée par le Japon (1910-1945). Or, selon M. Kono, ces décisions violent les accords signés en 1965 au moment de la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.

Taro Kono, qui a débuté sa carrière dans le secteur privé et qui est aussi député, avait occupé un autre portefeuille dans un précédent gouvernement Abe, en tant que ministre délégué à la Réforme administrative et à la prévention des catastrophes naturelles.

Toshimitsu Motegi, nouveau ministre des Affaires étrangères

Cet ancien salarié de maison de négoce devenu ensuite journaliste puis consultant économique, diplômé de la prestigieuse université américaine de Harvard, hérite de l’un des portefeuilles les plus en vue, dans un contexte international particulièrement complexe.

M. Motegi avait été chargé dans la précédente équipe de négociations commerciales importantes, notamment avec les Etats-Unis, ainsi que de la mise en application des suites des «abenomics» (politique de relance initiée en 2012 par M. Abe), notamment son volet budgétaire et fiscal. M. Motegi avait été ministre du Commerce et de l’Industrie dans un précédent gouvernement Abe entre 2012 et 2014.

Fils de l’ex-Premier ministre Junichiro Koizumi, auquel il ressemble par son art des petites phrases et une certaine fougue, Shinjiro Koizumi, 38 ans, ce député élu quatre fois est vu dans les sondages d’opinion comme un potentiel futur chef du gouvernement.

Avec sa dégaine d’acteur à la mode, il est extrêmement populaire auprès d’une frange de la population. Mais il est aussi perçu par d’autres comme un «fils de» profitant de la notoriété paternelle.

Il est la coqueluche des médias nippons, qui avaient disserté pendant des heures en août sur l’annonce de ses noces avec l’animatrice de TV franco-japonaise Christel Takigawa, connue pour avoir activement participé à la campagne réussie de candidature de Tokyo pour les Jeux olympiques de 2020. Ces jeunes mariés attendent un enfant, ce qui a encore accentué la couverture «people» à leur sujet, certains les comparant à des couples princiers étrangers.

A lire aussi...