Japon: le moral des entreprises manufacturières baisse en juin

AWP

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L’indice «Tankan» a régressé de trois points dans l’édition de juin de l’enquête de «sentiment à court terme» de la Banque du Japon (BoJ), subissant son deuxième recul trimestriel d’affilée.

L’indice «Tankan» de confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises a régressé de trois points dans l’édition de juin de l’enquête de «sentiment à court terme» de la Banque du Japon (BoJ), subissant son deuxième recul trimestriel d’affilée, sur fond de tensions commerciales.

Cet indicateur important de l’état d’esprit du monde des affaires ressort à +21, contre +24 précédemment, à base de comparaison comparable.

Ce résultat est légèrement inférieur aux prévisions des économistes interrogés par l’agence Bloomberg. Ils s’attendaient à +22.

Le moral des grandes industries s’était hissé en décembre 2017 au plus haut en plus d’une décennie mais, depuis, divers facteurs sont venus troubler l’horizon.

Les grands groupes, dont la bonne santé est largement dépendante de la conjoncture extérieure, craignent notamment les effets de la politique protectionniste du président américain Donald Trump qui a déjà décidé de taxer plus fortement les importations aux Etats-Unis d’acier et aluminium venant du Japon et menace de faire payer davantage de droits de douane sur les automobiles provenant de l’étranger.

«Les craintes sont certes là, mais jusqu’à présent, elles n’ont pas vraiment affecté les plans d’investissements en capital», tempère cependant pour l’AFP Yoshiki Shinke, de Dai-ichi Life Research Institute.

Outre une guerre commerciale plus étendue (surtout entre la Chine et les Etats-Unis), les entreprises peuvent aussi redouter une hausse des prix du pétrole qui renchérirait leurs coûts: «cela toucherait les firmes manufacturières et non-manufacturières», insiste dans les colonnes de Bloomberg Harumi Taguchi, d’IHS Global Insight.

L’indice Tankan, qui avait déjà perdu deux points dans la vague de mars, «demeure cependant à un niveau encore relativement élevé, même si bien sûr un recul n’est assurément pas une bonne chose», relève M. Shinke.

Le recul de la confiance des grands groupes industriels n’a cependant rien de très surprenant, alors que le Produit intérieur brut (PIB) du Japon a fléchi au premier trimestre de l’année après avoir connu sa plus longue période d’expansion depuis la bulle immobilière et financière de la fin des années 1980 (avec huit trimestres consécutifs de croissance).

«Nous ne sommes pas face à une récession, mais le rythme d’expansion économique est ralentit», note M. Shinke.

Du côté des grandes entreprises non-manufacturières, qui regroupent les secteurs des services, l’enquête trimestrielle de la BoJ montre au contraire un léger mieux (+1 point, à +24).

Tous secteurs confondus, le moral des groupes japonais de premier plan décline ainsi de seulement un point (à +22).

L’approbation définitive la semaine passée par le Parlement d’un ensemble de modifications de la législation sur le travail pourrait par la suite donner un coup de pouce au moral des entrepreneurs, alors que plusieurs secteurs sont confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre.

Du côté des sociétés de moyenne taille, tous secteurs confondus, le résultat est inchangé depuis mars (à +20), tandis que les plus petites entreprises voient leur confiance stagner depuis décembre 2017 à +11.

L’étude Tankan, menée auprès de plus de 10.000 entreprises de toute taille et tout secteur entre le 29 mai et le 29 juin, mesure la différence entre le pourcentage de sociétés qui jugent la situation favorable et celles qui la considèrent défavorable.