Initiative lancée contre la BCGE

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Ensemble à gauche veut que la Banque cantonale de Genève rembourse les montants qu’a dû emprunter l’Etat de Genève pour sauver l’établissement bancaire de la faillite dans les années 2000.

Ensemble à gauche veut que la Banque cantonale de Genève (BCGE) rembourse les montants qu’a dû emprunter l’Etat de Genève pour sauver l’établissement bancaire de la faillite dans les années 2000. La gauche de la gauche a lancé lundi une initiative allant dans ce sens.

Plombée par des crédits immobiliers douteux, la BCGE avait échappé à la déconfiture grâce à une intervention du canton. L’Etat avait créé une fondation qui avait repris à la banque ses actifs à problèmes pour les liquider au mieux. La perte essuyée sur ces opérations s’était néanmoins élevée à environ 2 milliards de francs.

A cette somme, il a fallu ajouter plus de 350 millions de francs avancés par le canton pour assurer les frais de fonctionnement de la fondation. Selon Ensemble à gauche, le plan visant à sortir la banque de l’ornière aura coûté à l’Etat, en tenant compte des intérêts de 3% depuis 2000, la somme de 3,2 milliards de francs.

La loi permettant le sauvetage de la BCGE prévoyait que la banque rembourse les coûts qu’elle avait entraînés pour l’Etat, lorsqu’elle serait en mesure de le faire. Or, selon Ensemble à gauche, le canton n’a récupéré fin 2016 que 25 millions de francs sur les frais de fonctionnement de la fondation.

Ensemble à gauche a bien soumis un projet de loi au Grand Conseil genevois afin que la BCGE paie ce qu’elle doit, mais sans obtenir le soutien des autres partis. La mouvance à la gauche de la gauche a donc décidé d’en appeler au peuple en lançant une initiative constitutionnelle cantonale.

Le texte prévoit un remboursement sur une période de 30 ans. La banque devra affecter, tous les ans, une partie des bénéfices qu’elle génère au paiement de sa dette. Elle sera aussi conviée à continuer à rémunérer ses actionnaires, dont font partie l’Etat et les communes genevoises.

La BCGE ne tient pas à s’exprimer sur cette question à ce stade, a indiqué sa porte-parole Hélène De Vos Vuadens. Mais depuis 17 ans et son sauvetage, la banque a reconstruit de la valeur et estime avoir déjà remboursé une partie des pertes dues à la débâcle.

L’établissement bancaire tient toutefois à souligner que bien qu’il n’ait pas été consulté par les initiants, il ne souhaite pas intervenir dans le processus démocratique en cours, à moins qu’il y ait une véritable atteinte à sa crédibilité, a noté Mme De Vos Vuadens.

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