Hommes et femmes pas sur un pied d’égalité en matière de retraite

AWP

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La différence est particulièrement importante chez les personnes choisissant de travailler à temps partiel et les retraitées divorcées.

L’écart des retraites entre hommes et femmes tend à se réduire en Suisse, mais risque encore d’être une réalité pendant un certain temps, ont estimé mardi les spécialistes de l’assureur Swiss Life. La différence est particulièrement importante chez les personnes choisissant de travailler à temps partiel et les retraitées divorcées.

Les femmes perçoivent en moyenne une retraite inférieure d’un tiers à celle des hommes. Cette situation concerne essentiellement les femmes mariées, mais ce sont les retraitées divorcées qui souffrent le plus de cette situation, a souligné l’assureur-vie zurichois dans une étude. Environ 30% d’entre elles reçoivent ainsi des prestations complémentaires.

Les cotisations du deuxième pilier, celles liées à la prévoyance professionnelle, sont particulièrement impactées. «Les raisons principales sont les différents parcours professionnels entre hommes et femmes ainsi que la répartition des rôles dans le ménage», a estimé le groupe.

La réduction du temps de travail a également un impact particulièrement important, même si les Suissesses sont aujourd’hui plus actives au niveau professionnel que les précédentes générations.

L’assureur-vie a aussi rappelé que l’espérance de vie des femmes excédant celle des hommes, leurs avoirs vieillesse devaient durer plus longtemps et notamment être suffisants pour financer, en partie, une maison de retraite ou de soins. Le séjour en EMS coûtent ainsi en moyenne 9000 francs par mois, dont environ 5600 francs sont à la charge du locataire.

Problème démographique

Pour faire face à cette problématique, Swiss Life recommande la prudence lors de la réduction du temps de travail, notamment dans le cadre familial, et à cotiser à des solutions de prévoyance privée. Le groupe a également appelé les femmes à être plus actives professionnellement afin de réduire l’écart de cotisation.

Une autre solution consiste à travailler au-delà de l’âge de la retraite. Selon un récent sondage du cabinet de conseil Deloitte, environ 40% des personnes actives souhaiteraient travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite - 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes.

La question des retraites devrait s’amplifier ces prochaines années en Suisse. D’ici 2045, le nombre de personnes ayant passé l’âge de la retraite devrait augmenter d’environ un million. La part des individus de plus de 64 ans comparée à celle des 20-64 ans devrait passer de 30% en 2017 à 48% en 2045, selon une récente étude du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

La baisse de la part des actifs au sein de la population devrait affaiblir la croissance du PIB par habitant d’environ 0,5 point de pourcentage par an dans les dix prochaines années. Cette évolution participe à la hausse projetée des dépenses dans la prévoyance vieillesse et c’est une des causes de l’augmentation des coûts de la santé.

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