Hervé Falciani en liberté sous contrôle judiciaire en Espagne

AWP

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L’ex-informaticien de HSBC Suisse a l’interdiction de quitter le pays pendant que la justice examine le mandat d’arrêt émis par la Suisse.

Le lanceur d’alerte franco-italien à l’origine des «SwissLeaks» Hervé Falciani, arrêté mercredi en Espagne, a été libéré jeudi dans l’attente de l’examen d’un mandat d’arrêt émis par la Suisse, a-t-on appris de source judiciaire.

Condamné en Suisse -en son absence- à cinq ans de prison pour «espionnage économique», Hervé Falciani a été libéré par l’Audience nationale, haut tribunal chargé entre autres des affaires financières, mais il a dû remettre son passeport, s’est vu interdire de quitter l’Espagne et devra se présenter une fois par semaine devant un tribunal.

L’informaticien de 46 ans est à l’origine de la «liste Falciani», des données appartenant à la filiale suisse de la banque HSBC ayant permis d’identifier au moins 127’000 comptes appartenant à 79’000 personnes de 180 nationalités.

La liste a mis au jour les pratiques d’évasion fiscale de nombreuses personnalités et déclenché des enquêtes dans divers pays dont la France, l’Espagne, la Grèce ou le Royaume-Uni.

Selon la Suisse, l’employé de banque a eu accès à ces données en 2006 au sein de HSBC à Genève, et les a ensuite proposées - sans succès - contre de l’argent aux autorités du Liban.

Il est ensuite revenu en Suisse où il faisait l’objet d’une enquête et a fini par se réfugier en France, transmettant ses fichiers au fisc.

Hervé Falciani avait déjà été arrêté et placé en détention en Espagne en juillet 2012, mais la justice avait alors refusé son extradition.

L’arrêt de l’Audience nationale était à l’époque sévère envers la banque, évoquant ses procédés «gravement irréguliers» et défendant Hervé Falciani, «une personne qui, grâce à sa collaboration a permis la transmission d’informations à diverses autorités de plusieurs Etats dont l’Espagne (...) sur de nombreuses situations délictueuses».

Hervé Falciani a été arrêté mercredi à Madrid en vertu d’un nouveau mandat d’arrêt, du 19 mars 2018 afin qu’il purge «une condamnation à une peine de prison ferme de cinq ans» devenue définitive, selon la police.

L’activation du mandat intervient alors que la Suisse accueille depuis plusieurs semaines deux dirigeantes indépendantistes catalanes, Anna Gabriel (CUP, extrême gauche) et Marta Rovira (Gauche républicaine de Catalogne).

La deuxième est visée par un mandat d’arrêt international de l’Espagne dans le cadre de l’enquête pour «rébellion» déclenchée après la tentative de sécession de la Catalogne.

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