Glencore modère ses ambitions dans le négoce

AWP

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Le géant zougois des matières premières prévoit un Ebit pour l’année en cours à 2,7 milliards de dollars et remanie son top management.

Glencore rabote ses ambitions en matière de produit du négoce pour l’année en cours, évaluant désormais son excédent d’exploitation (Ebit) dans ce domaine pour l’année en cours à 2,7 milliards de dollars, à plus ou moins 100 millions près. Jusqu’ici, le colosse zougois des matières premières tablait sur un résultat dans le haut de la fourchette de 2,2 à 3,2 milliards à long terme.

La multinationale évoque à l’occasion d’une mise au point lundi un impact des contrats à longue échéance sur l’aluminium, ainsi qu’une discrépance entre certains engagements d’achat de cobalt auprès de sa filiale Katanga Mining et les reventes de ce même minerai.

«Nous ne pouvons pas exclure des excédents épisodiques dans l’offre de cobalt à l’avenir», a tenu à prévenir le responsable financier Steven Kalmin en conférence téléphonique.

La déconsolidation des activités agricoles va par ailleurs peser à hauteur de quelque 100 millions de dollars sur l’excédent du négoce.

Faibles stocks de cuivre et de zinc

Ces handicaps devraient néanmoins pouvoir être compensés dès l’an prochain par les récentes opérations du groupe sur le marché des fusions et acquisitions. L’excédent opérationnel en 2019 devrait ainsi se situer comme en 2018 dans le milieu de la fourchette de 2,2 à 3,2 milliards.

Pointant une baisse marquée des stocks de certains métaux de base, le patron de Glencore a souligné que les réserves actuelles de cuivre et de zinc ne correspondaient qu’à respectivement douze et sept jours de consommation. «Une poursuite de l’accroissement de la demande risque fort d’amener le secteur à creuser dans ces réserves», a prévenu Ivan Glasenberg.

Aux prix spots actuel des différentes matières premières extraites et négociées par Glencore, la firme table sur un flux de trésorerie disponible de 7,5 milliards l’an prochain, sur la base d’un excédent brut de plus de 17 milliards.

Dans le domaine extractif, les dépenses de fonctionnement devraient avoisiner en 2018 les 4,8 milliards de dollars, comme prévu. Le budget pour l’an prochain en revanche a été alourdi de 300 millions à 5,0 milliards, en raison de frais d’intégration et d’extension notamment.

La facture pour 2020 doit désormais s’établir à 4,9 milliards, contre 4,0 milliards. La première estimation pour les dépenses d’extraction en 2021 s’établit à 4,4 milliards de dollars.

Nouvelle génération de dirigeants

Glencore remanie par ailleurs sa structure de direction avec la nomination de Peter Freyberg au poste nouvellement créé de responsable des activités d’extraction (Industrial Mining Assets) en début d’année prochaine. Jusqu’ici responsable des activités charbonnières, M. Freyberg abandonnera ses attributions à Gary Nagel. Japie Fullard supervisera de son côté les activités dans les ferroalliages.

Les chaises musicales auront cours également dans la division de négoce, où Telis Mistakidis cèdera à Nico Paraskevas la subdivision cuivre et Stuart Cutler à Jason Kluk et Ruan Van Schalkwyk la subdivision ferroalliages. Les deux partants ont décidé de profiter de leur retraite dès 2019.

Ces mutations au sein de la direction élargie n’empêcheront pas Glencore de maintenir l’accent sur ses efforts de désendettement d’une part et sur la rémunération de ses actionnaires de l’autre. La dette nette ne doit ainsi pas dépasser de plus de deux fois le niveau de l’Ebitda ajustée, ni le montant de seize milliards de dollars en valeur absolue.

Après un éphémère passage à vide à la mi-journée, concomitant de la publication des prévisions ajustées, la cotation primaire de Glencore à Londres avait repris sa marche en avant. A 15h06 (14h06 GMT), le titre s’appréciait de 4,2% à 302,35 pence, dans un FTSE-100 en hausse de 1,57%.

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