Fitch maintient le BBB et la perspective «négative» de l’Italie

AWP

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L’agence souligne notamment «le niveau extrêmement élevé de la dette» et «l’absence d’ajustement fiscal structurel».

L’agence de notation Fitch a maintenu vendredi soir la note de la dette italienne à BBB, ainsi que sa perspective à «négative», évoquant les «incertitudes» de la ligne politique et économique de la coalition au pouvoir.

En septembre dernier, l’agence avait maintenu la note de la dette italienne mais s’était montrée pessimiste sur son évolution puisqu’elle avait abaissé sa perspective de «stable» à «négative».

Vendredi, confirmant cette évaluation, Fitch souligne notamment dans son communiqué «le niveau extrêmement élevé de la dette», «l’absence d’ajustement fiscal structurel», ou encore les «incertitudes» provenant «de l’actuelle dynamique politique».

«Les tensions politiques dans la coalition et la possibilité d’élections anticipées ajoutent de l’incertitude à la politique budgétaire et économique», estime Fitch, qui met en avant «les grandes différences idéologiques entre le Mouvement Cinq Etoiles et la Ligue».

L’agence ne s’attend pas à ce que «ce gouvernement aille au terme» de son mandat, en soulignant que les «différences au sein de la coalition et l’absence d’un agenda de politique économique, à notre avis, contribuent à l’incertitude des investisseurs».

Fitch indique en outre tabler sur une croissance du PIB italien de 0,3% en 2019, comparé à 0,8% en 2018, et 0,6% en 2020.

Dans la journée de vendredi, les investisseurs avaient opté pour la prudence, en délaissant le taux d’emprunt italien au profit de ceux des autres pays européens, en attendant le verdict de l’agence de notation.

«L’Italie a un peu souffert en amont de la décision de Fitch, les investisseurs se positionnent en anticipant une dégradation de sa note», avait commenté auprès de l’AFP Cyril Regnat, un analyste obligataire de Natixis.

La trajectoire budgétaire de l’Italie continue à susciter des questions, en particulier après la publication cette semaine d’une série d’indicateurs économiques peu encourageants.

«Les investisseurs ont fait preuve d’aversion au risque, ils ont privilégié tout ce qui n’était pas l’Italie», avait précisé M. Regnat.

Ce sentiment a un peu profité aux taux d’emprunt des pays les plus solides de la zone euro, l’Allemagne et la France, mais aussi à ceux de l’Espagne et du Portugal.

Pour l’Italie, le taux à dix ans est légèrement monté à 2,847% contre 2,833%.

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