Développement durable: bonnes pratiques et plus-value

Communiqué, CCIG, BCGE

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La 12e Etude économique publiée par la CCIG et la BCGE, en collaboration avec l’OCSTAT, a pour objectif de montrer que le développement durable est source d’opportunités.

La 12e Etude économique publiée par la CCIG et la BCGE, en collaboration avec l’OCSTAT, a pour objectif, au travers de nombreux exemples, de montrer aux entreprises que le développement durable est source d’opportunités et compte de nombreux avantages. Elle donne également des clés pour amorcer, de manière simple et pragmatique, une démarche dans son entreprise. Cette Etude, rédigée par Aline Yazgi, sera présentée et discutée aujourd’hui lors de l’Evénement économique.

Un concept systémique vieux de 40 ans

L’expression «développement durable» a fait son apparition pour la première fois en 1980 dans un document conjoint du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement), de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et du WWF. Mais ce n’est qu’en 1997, avec le rapport Brundtland, qu’il est devenu un concept opératoire, désignant un subtil équilibre entre efficacité économique, responsabilité environnementale et équité sociale. Concept systémique, le développement durable implique que chaque action est considérée selon ses impacts globaux sur chacune des dimensions économique, sociale et environnementale. Diverses initiatives ont été prises depuis pour encourager le passage à des systèmes plus durables. Ainsi, l’ONU a formulé les 17 Objectifs de développement durable (ODD).

Genève pionnière

Genève, quant à elle, a fait œuvre de pionnière en étant la première collectivité en Europe à adopter une loi sur l’action publique en vue d’un développement durable, en 2001 déjà. Pour le futur, Genève a établi un certain nombre d’objectifs dans son Concept cantonal du développement durable 2030, qui s’ancre dans la stratégie de la Confédération, ainsi qu’un plan d’actions 2019-2023. Parmi les objectifs stratégiques figurent notamment le soutien d’actions en matière de management durable et de responsabilité sociétale des entreprises.

Nouveaux modèles économiques, créateurs d’emploi

En invitant à repenser le modèle économique, le développement durable déploie des effets très concrets. Il est à l’origine de nouveaux modèles économiques tels que l’économie circulaire (qui peut se définir ainsi: réduire, réutiliser, réparer, réusiner et recycler), l’économie de la fonctionnalité (basée sur les services liés aux produits plutôt que sur les produits eux-mêmes), l’économie sociale et solidaire (dont l’objectif premier est d’avoir un impact positif sur la société) ou encore l’écoconception (diminution de la matière première utilisée lors de la conception d’un objet).

Des secteurs d’activité apparaissent, tels les agritechs (entreprises actives dans l’agriculture qui utilisent les nouvelles technologies), ou prennent de l’essor: en Suisse, les cleantechs ont connu une croissance de 25% entre 2010 et 2016 et représentent aujourd’hui 5,5% des emplois à l’échelon du pays.

A l’échelle genevoise, on estime que l’économie sociale et solidaire compte 35'000 emplois, soit 9% des emplois totaux du canton. D’autre part, le programme SIG-éco 21 qui, en 12 ans, a contribué à économiser l’équivalent de la consommation d’électricité de 60'000 ménages, a créé dans l’économie privée 500 emplois pérennes.

L’Organisation internationale du Travail estime, pour sa part, que 24 millions d’emplois vont être créés dans l’économie verte d’ici à 2030.

Le développement durable, bon pour les entreprises

Les entreprises trouvent des avantages très concrets à mettre en place une politique de développement durable. Certains de ces avantages sont facilement quantifiables. Il s’agit par exemple de la réduction des coûts issue des mesures d’économies d’énergie ou des démarches d’écoconception.

Mais le développement durable permet aussi à une entreprise de se démarquer de la concurrence, de prévenir les risques – aujourd’hui très souvent liés à des facteurs environnementaux, sociaux et/ou de gouvernance –, de redynamiser la culture interne ou encore d’attirer les jeunes talents.

La finance durable: en croissance exponentielle

Avec un bond de 83% en 2018, les investissements durables illustrent l’importance que prend ce secteur. Ils représentent ainsi plus de 10% du total des actifs sous gestion en Suisse. Revêtant différentes formes (exclusion, sélection, activisme, impact positif), ils peuvent offrir des rendements identiques, voire supérieurs aux placements traditionnels. La finance dite d’impact est appelée à jouer un grand rôle à Genève, qui a vu le Réseau mondial des places financières durables (FC4S) y établir son siège mondial. Avec sa combinaison assez unique d’acteurs financiers, académiques, politiques et provenant d’organisations internationales ainsi que d’organisations non gouvernementales, le canton a donc de quoi devenir une vraie référence en la matière.

Réflexion globale et exemples de bonnes pratiques

Pour amorcer une démarche de développement durable, il n’existe pas de recette unique, chaque entreprise étant différente. Cette Etude donne quelques pistes: il est, par exemple, recommandé de commencer par une auto-évaluation, afin de connaître ses points forts et ses points faibles, puis d’écouter ses parties prenantes: clients, fournisseurs, autorités locales, etc. Après l’état des lieux sera dressée la liste des actions possibles. Comme pour tout projet, il est important que les objectifs fixés soient ambitieux, certes, mais aussi réalistes et mesurables.

Répartis selon les trois piliers du développement durable, l’Etude recense, de manière non exhaustive, un grand nombre de bonnes pratiques, tirées d’exemples genevois qui peuvent servir d’inspiration à d’autres entreprises. En termes d’environnement, celles-ci touchent à la consommation d’énergie, à la mobilité, aux ressources, aux déchets, à la biodiversité et à la compensation des émissions. Dans la dimension sociale, les exemples concernent les conditions de travail, l’égalité entre femmes et hommes, la diversité, la formation, la santé et sécurité au travail, mais aussi le respect des droits humains.

Enfin, pour que le système économique fonctionne, les entreprises doivent pouvoir dégager des bénéfices. La performance économique fait donc bien partie du développement durable. En la matière, certaines bonnes pratiques économiques et de gouvernance sont indispensables et sont décrites dans l’Etude.

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