Brexit: le Parlement européen prie Johnson de revoir sa copie

AWP

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«Les propositions ne traitent pas des vrais problèmes à résoudre si le backstop irlandais devait être supprimé», estime le comité européenne de pilotage sur le Brexit.

Le Parlement européen a rejeté jeudi «dans sa forme actuelle» le plan proposé par le Premier ministre britannique Boris Johnson pour un accord sur les conditions du départ du Royaume-Uni de l’UE.

Le comité de pilotage sur le Brexit au Parlement européen «ne pense pas que les propositions de dernière minute formulées par le gouvernement britannique le 2 octobre, dans leur forme actuelle, puissent former la base d’un accord auquel le Parlement européen pourrait donner son approbation», indique ce groupe présidé par l’eurodéputé liberal Belge Guy Verhofstadt.

Le plan de Boris Johnson prévoit que l’Irlande du Nord quitte l’union douanière européenne, comme le reste du Royaume-Uni, mais que la province britannique continue à appliquer les règles européennes en matière de circulation des biens, y compris agro-alimentaires, avec la création d’une «zone de réglementation» sur l’île d’Irlande, sous réserve de l’accord du parlement et de l’exécutif nord-irlandais.

«Les propositions ne traitent pas des vrais problèmes à résoudre si le filet de sécurité (irlandais) devait être supprimé, à savoir l’économie de l’ensemble de l’île, le respect plein et entier de l’accord du Vendredi Saint et l’intégrité du marché unique», poursuit le communiqué.

Le «backstop» ou filet de sécurité, que Boris Johnson rejette, était prévu dans l’accord de retrait pour éviter le retour d’une frontière physique entre la république d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.

«Les propositions du Royaume-Uni sont insuffisantes et nous éloignent un peu plus des engagements et objectifs pris en commun», déplorent les eurodéputés.

Ils s’inquiètent en particulier des propositions relatives aux douanes et aux aspects réglementaires, estimant que «toute forme de contrôle et de vérification à l’intérieur et autour des frontières signifierait la fin des échanges commerciaux fluides (...) et représenterait un risque sérieux pour le processus de paix».

«En même temps, de tels contrôles ne suffiraient pas à garantir la protection des consommateurs et des entreprises de l’UE en toutes circonstances, ce qui pourrait porter un préjudice important au marché unique de l’Union».

Ils jugent aussi «inacceptable» que les propositions britanniques soient réglées dans le détail au cours de la période de transition de quatorze mois, obligeant le Parlement européen à «donner son accord au protocole sans en connaître toutes les implications».

Le groupe de pilotage sur le Brexit critique enfin le droit de consentement offert à l’Irlande du Nord en raison de son caractère «incertain, provisoire et unilatéral», rappelant que l’Assemblée d’Irlande du Nord n’a pas siégé depuis près de trois ans.

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