BNS: UBS table sur un bénéfice de 30 milliards au premier trimestre

AWP

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Les économistes de la grande banque estiment que les trois quarts des gains devraient provenir de la hausse de la valeur du portefeuille en actions et obligations.

La Banque nationale suisse (BNS) devrait avoir pleinement bénéficié au 1er trimestre de la forte reprise sur les marchés des actions. Les économistes d’UBS s’attendent à ce que l’institut d’émission annonce un bénéfice de l’ordre de 30 milliards de francs.

La BNS publiera ses résultats pour les trois premiers mois le 25 avril. Les chiffres s’annoncent excellents, prédisent les experts d’UBS, tout en prévenant que les prochains mois ne s’annoncent pas aussi brillants.

Sur les 30 milliards de francs de bénéfice attendus pour le 1er trimestre, les trois quarts devraient provenir de la hausse de la valeur du portefeuille en actions et obligations, estiment les économistes. Après une fin d’année 2018 très pénible, les marchés se sont en effet envolés depuis le début de l’année.

L’indice suisse des valeurs vedettes SMI affiche une hausse de 12% depuis janvier et le Dow Jones américain, de 11%. L’indice global MSCI World a connu une progression du même ordre (12%).

D’autres indices, comme le Nasdaq des valeurs technologiques à Wall Street, ont démarré l’année plus vigoureusement encore, contribuant à la plus forte hausse globale sur les marchés des actions internationaux depuis plusieurs années pour la période considérée. Les opportunités sont d’autant plus fortes que les cours des obligations se sont également raffermis.

Dans l’ensemble, la volte-face de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE), qui maintiennent une politique monétaire accommodante, est du pain bénit pour les comptes de la BNS, relèvent les experts d’UBS.

Hausses tous azimuts

Dans le détail, la hausse des actions devrait contribuer pour moitié environ aux 30 milliards de francs de bénéfice escomptés. L’amélioration des cours des obligations devrait fournir 6 milliards, tandis que l’or aura réservé une plus-value estimée à 1 milliard.

La contribution des autres postes (taux négatifs, versements d’intérêts, dividendes) est évaluée à environ 3,5 milliards de francs. Sur le plan des taux de change, un surplus de 2 milliards est attendu.

Le bénéfice devrait permettre de porter à 150 milliards de francs les capitaux propres de la BNS, contre 120 milliards à fin 2018. Mais ce bond du bénéfice trimestriel est une arme à double tranchant, prévient UBS. L’augmentation des réserves renforce certes la crédibilité de l’institut d’émission, à l’égard à la somme de bilan excédant 800 milliards, mais d’un autre côté, un tel excédent suscite des convoitises sur le plan politique.

En outre, le vent sur les marchés financiers pourrait tourner ces prochains mois. Il est en tout cas fort peu probable que la tendance se poursuive avec la même vigueur.

Il est encore trop tôt pour spéculer le montant des bénéfices qui seront reversés à la Confédération et aux cantons en fin d’année. Mais si le bénéfice annuel devait être de l’ordre de celui du premier trimestre, les collectivités publiques devraient toucher 2 milliards de francs, comme les années précédentes.

En 2018, la BNS a enregistré une perte de 14,9 milliards de francs, après un bénéfice record de 54,4 milliards en 2017.

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