Björn Rosengren prend la tête d’ABB

AWP

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Le Suédois Björn Rosengren, 60 ans, entrera en fonctions le 1er mars 2020. Il dirige le groupe Sandvik depuis 2015. L'action grimpe.

Le Suédois Björn Rosengren prendra les rênes du géant zurichois de l’électrotechnique ABB à partir du 1er mars 2020. Agé de 60 ans, il s’est engagé pour au moins cinq ans. Le futur directeur général succède à Ulrich Spiesshofer, parti précipitamment en avril. Les analystes et les plus gros actionnaires ont salué cette arrivée, alors qu’ABB est en pleine transformation.

Le conseil d’administration a fait savoir dimanche qu’il avait choisi à l’unanimité Björn Rosengren. L’homme âgé de 60 ans est actuellement président et directeur général de Sandvik, un groupe d’ingénierie basé à Stockholm. Il rejoindra ABB dès le 1er février avant de prendre ses nouvelles fonctions un mois plus tard.

«Le conseil est convaincu que Björn Rosengren est le meilleur candidat à ce poste. Il sait comment mettre en place des organisations décentralisées (...). Ensemble, avec notre équipe de direction forte, il conduira la stratégie d’ABB et apportera de la valeur à long terme à toutes nos parties prenantes», a indiqué le président Peter Voser, cité dans un communiqué.

M. Voser, qui dirige l’entreprise par intérim, reprendra ses fonctions de président d’ABB au 1er mars 2020.

«Pas de ralentissement chez ABB»

Lors d’une conférence téléphonique, l’Argovien a indiqué que le Suédois s’était engagé pour un «minimum cinq ans». «L’importance n’est pas son âge mais son expérience. Il est très clair que le futur CEO appliquera la stratégie, que nous suivons et qui est la bonne pour ABB», a dit M. Voser.

Ce dernier a assuré que lui-même serait encore là pour quelques années et qu’il est «pleinement concentré sur son travail chez ABB».

Interrogé sur la date de prise de fonction de M. Rosengren, qui interviendra près d’un an après le départ de M. Spiesshofer, le président a relevé qu’»il est normal qu’un CEO finisse le travail qu’il a commencé». «En ce moment, nous nous occupons de l’exécution stratégique, de l’amélioration de la performance opérationnelle (...). Il n’y a absolument pas de ralentissement chez ABB», a-t-il voulu rassurer.

Le plus important actionnaire du spécialiste de l’automation, Investor AB, a salué cette nomination. La société d’investissement suédoise détient 11,2% du capital et des votes d’ABB.

De même, le deuxième plus gros actionnaire d’ABB (avec une part de 5,3%), le fonds activiste suédois Cevian Capital, dont le co-fondateur est membre non-exécutif du conseil d’administration du zurichois, a assuré soutenir entièrement ce choix.

En avril, Ulrich Spiesshofer, patron d’ABB depuis septembre 2013, avait quitté l’entreprise à la surprise générale et avec effet immédiat. Peu de détails avaient filtré sur les raisons de ce départ. Après 15 ans dans le groupe, M. Spiesshofer avait indiqué vouloir s’accorder un peu de temps avant d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie professionnelle.

De son côté, Peter Voser avait révélé que la décision a été prise rapidement, lors d’une séance du conseil d’administration. Les discussions avaient porté sur la manière dont le groupe, présent dans plus de 100 pays et comptant 147’000 employés, devait être dirigé à l’avenir.

L’action portée par cette nomination

Au deuxième trimestre, ABB a vu sa rentabilité plonger, conséquence de la vente à perte de son activité dans les onduleurs solaires. Affichant des ventes et des commandes en hausse, le géant zurichois de l’électrotechnique n’a pu dégager qu’un petit bénéfice net de 64 millions de dollars, 91% de moins que douze mois auparavant.

La finalisation de la vente de la division d’équipements pour réseaux électriques (Power Grids) à son homologue japonais Hitachi est attendue au premier semestre 2020. Les actionnaires, comme l’activiste Cevian, avaient plaidé pour ce désinvestissement et mis l’ancienne direction sous pression.

La nomination a été bien vue par les analystes. JP Morgan s’attendait à une réaction positive du marché, compte tenu «des antécédents et de la crédibilité qu’apporte M. Rosengren à ABB». Les défis de l’entreprise et une décennie de sous-performance seront toutefois longs à régler. «Nous ne nous attendons pas à une remise à zéro des prévisions avec l’arrivée du nouveau CEO, comme il a été embauché pour exécuter le plan existant.»

Les analystes ont énuméré les défis qui attendent le groupe: la conclusion du désinvestissement de la division Grids d’ici le deuxième trimestre 2020, l’intégration de GE Industrial Solutions, l’achèvement de la mise en oeuvre de la nouvelle structure organisationnelle et l’élimination des coûts échoués.

A la Bourse, l’action ABB a terminé sur un gain de 3,1% à 18,07 francs, dans un SMI en hausse de 0,10%.

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