BCE: les tensions commerciales pourraient prolonger le ralentissement

AWP

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La BCE envisage une nouvelle salve de prêts à long terme et à taux bas en direction des banques de la zone euro, des «TLTRO», a affirmé Benoit Coeuré, membre du directoire de l’institution.

La Banque centrale européenne s’est inquiétée d’un ralentissement économique prolongé en zone euro du fait de l’aggravation des tensions commerciales, selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire publié jeudi.

Lors d’un conseil des gouverneurs de l’institution au mois de janvier dédié à l’analyse de la situation économique, des membres de l’instance se sont dit «préoccupés par l’impact croissant du protectionnisme et de l’escalade des conflits commerciaux sur les perspectives mondiales à terme», souligne le document.

Avec les vulnérabilités des marchés émergents et la volatilité demeurant importante sur les marchés financiers, le tout semble «peser de plus en plus sur l’économie mondiale».

Les responsables de la politique monétaire en zone euro ont discuté avant que le contentieux sino-américain ne donne ces derniers jours des signes encourageants d’un accord et qu’un autre sujet lié au protectionnisme n’émerge dans le secteur automobile.

La Commission européenne a promis lundi une réponse «rapide et adaptée» si les Etats-Unis concrétisaient leurs menaces de surtaxer les automobiles européennes importées aux Etats-Unis.

En janvier, le conseil des gouverneurs de la BCE présidé par Mario Draghi s’était inquiété de voir le ralentissement en zone euro «plus profond et plus largement répandu», affectant non seulement l’automobile mais d’autres secteurs industriels.

Dans le contexte actuel peu porteur, la BCE envisage une nouvelle salve de prêts à long terme et à taux bas en direction des banques de la zone euro, des «TLTRO», a affirmé vendredi Benoit Coeuré, membre du directoire de l’institution.

Ces prêts géants sont l’un des outils qui ont été utilisés par la BCE pour soutenir l’économie après la crise et aider à faire remonter l’inflation.

Mais en retombant à 1,4% en janvier, le taux d’inflation demeure en-deçà de celui «proche mais à inférieur à 2%» sur la durée, jugé adéquat pour soutenir l’économie.

La BCE a effleuré le sujet en janvier tout en estimant devoir «rapidement» mener les analyses techniques avant de décider éventuellement de lancer de nouveaux prêts, selon le compte-rendu. Il devra être notamment tenu compte d’un risque de dégradation des conditions de liquidité des banques à l’approche d’échéances concernant d’anciennes vagues de prêts.

L’institution pourrait faire des annonces plus concrètes lors de sa prochaine réunion en mars.

Elle sera aidée par un nouveau jeu de prévisions économiques pour la zone euro à l’horizon 2021, de quoi faire évoluer son diagnostic.

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