BCE: les taux faibles peuvent menacer la stabilité financière

AWP

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«Nous notons une augmentation de la prise de risque qui pourrait poser à terme des défis à la stabilité financière», a déclaré le vice-président de la BCE, Luis de Guindos.

La période prolongée de taux d’intérêt bas en zone euro est propre à générer des prises de risques pouvant menacer la stabilité financière, a reconnu la Banque centrale européenne dans un rapport publié mercredi.

«Bien que l’environnement de taux bas soutienne l’économie en général, nous notons également une augmentation de la prise de risque qui pourrait poser à terme des défis à la stabilité financière», a déclaré le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, cité dans un communiqué.

Comme le principal taux directeur de la BCE se situe à zéro et qu’une part importante d’obligations sans risque affiche des rendements négatifs, les investisseurs sont poussés à rechercher comment mieux faire fructifier leur argent.

Le rapport semestriel pointe ainsi du doigt des acteurs non bancaires - fonds d’investissement, sociétés d’assurance et fonds de pension - qui se bousculent sur les «compartiments plus risqués» d’obligations publiques et privées.

Or le ralentissement économique attendu en zone euro pourrait conduire à une chute des prix d’actifs les plus risqués et moins liquides au cas où des investisseurs tels des fonds d’arbitrage voudraient subitement s’en débarrasser.

A la clé, des implications sur l’accès au financement des entreprises et son coût pouvant «exacerber tout ralentissement économique réel», avertit la BCE.

Le rapport note aussi des «poches de vulnérabilité» dans l’économie alors que des acteurs au profil risqué se gavent de crédits bon marché et que les prix de l’immobilier poursuivent leur montée.

La rentabilité des banques, qui s’est encore détériorée depuis début 2019, reste par ailleurs un sujet de préoccupation.

Pour l’avenir, cette rentabilité «devrait faire l’objet de nouvelles pressions» liées à la faiblesse des perspectives économiques, à l’inefficacité persistante des coûts et à des surcapacités dans le secteur.

L’institution salue toutefois l’épaisseur du matelas de fonds propres des banques, qui leur permet de mieux résister à d’éventuels graves chocs que lors de la grande crise de 2008.

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