Aston Martin cale au démarrage pour son IPO à Londres

AWP

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Les investisseurs sont peu impressionnés par le prestige entourant le constructeur automobile. Le titre clôture sur un recul de 4,74% à 18,10 livres.

Le constructeur de voitures de sport Aston Martin, rendues célèbres par James Bond, a calé au démarrage mercredi pour son entrée à la Bourse de Londres, avec une chute de son titre et un accueil réservé du marché.

Cette opération était une des plus attendues de l’année à Londres et la plus importante dans le secteur automobile depuis celle du fabricant de voitures de luxe Ferrari à Wall Street en 2015.

Aston Martin, un des très rares constructeurs britanniques à ne pas appartenir à un groupe étranger, devient le seul groupe automobile coté à la Bourse de Londres.

L’entrée sur le marché a été célébrée en grande pompe au siège de la Bourse de Londres, au coeur de la City. A proximité, les passants pouvaient admirer plusieurs bolides historiques et modernes de la célèbre marque.

Les investisseurs ont toutefois fait la fine bouche, peu impressionnés par le prestige entourant le constructeur puisque le titre a chuté de 4,74% à 18,10 livres à la clôture, pour une capitalisation boursière de 4,1 milliards de livres (5,3 milliards de francs).

Il a terminé bien en dessous de son prix d’entrée en Bourse fixé à 19 livres (24,4 francs) par action, soit dans le milieu de la fourchette espérée.

«Aston Martin a échoué à faire les débuts qu’il espérait», observe Jordan Hiscott, analyste chez Ayondo Markets.

Plusieurs analystes soulignent que le prix d’introduction a pu être jugé trop élevé compte tenu des performances financières du groupe, dont le redressement doit encore se confirmer.

Le constructeur, qui a placé 25% de son capital sur le marché, peut espérer une intégration au sein de l’indice vedette de la Bourse de Londres, le FTSE-100, pour peu que son action ne s’enfonce pas davantage.

Cette entrée en Bourse «représente une étape historique pour Aston Martin», «nous sommes ravis de l’accueil positif que nous avons reçu de la part des investisseurs à travers le monde», se félicitait Andy Palmer, directeur général de la société.

L’opération prévoit la vente d’actions de la part de ses principaux propriétaires, le fonds italien Investindustrial, les investisseurs koweïtiens d’Adeem Investments et la société d’investissement Primewagon.

Le constructeur allemand Daimler, qui possède 4,9% du capital, conserve sa part.

Le bolide de 007

Après des difficultés en début de décennie, Aston Martin se porte mieux. Il est même revenu dans le vert en 2017, pour la première fois depuis 2010, vendant plus de 5.000 véhicules, un record depuis 2008.

Il prévoit en 2018 de produire entre 6.200 et 6.400 voitures et veut approcher la barre des 10.000 dès 2020. Ses voitures se sont vendues au prix moyen de 167.000 livres au premier semestre (187.000 euros).

Fondé en 1913 par deux associés dans un atelier londonien, Aston Martin a gagné ses lettres de noblesse grâce à de nombreux films de la série James Bond, au cours desquels Sean Connery (Goldfinger, 1964) ou encore Daniel Craig (Spectre, 2015) ont piloté ses modèles.

Son histoire a été toutefois chaotique, avec pas moins de sept faillites depuis sa création.

Le constructeur compte s’inscrire dans les pas boursiers de son illustre concurrent italien Ferrari, dont l’introduction sur le marché a été couronnée de succès, en jouant la carte du luxe auprès des investisseurs, pour défier un marché automobile britannique déprimé et les incertitudes du Brexit.

L’acquéreur d’une Aston Martin pourrait en effet être prêt à en payer le prix quelles que soient les turbulences traversées par le marché.

Selon Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group, «le statut d’icône de cette marque britannique centenaire, associé à une relative imperméabilité au Brexit et aux tensions commerciales, font de cette cotation une proposition séduisante».

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