Allemagne: la production industrielle se tasse d’1,5% en juin

AWP

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Cette statistique se situe bien en-deçà des attentes des analystes, et se retrouve déphasée avec les commandes industrielles de juin, qui ont elles nettement rebondi.

La production industrielle allemande a reculé de 1,5% en juin, davantage qu’attendu, sur fond de tensions commerciales et d’incertitudes dans l’automobile, selon des données corrigées des variations saisonnières (CVS) publiées mercredi par l’Office fédéral des statistiques.

Cette statistique se situe bien en-deçà des attentes des analystes interrogés par Factset, qui tablaient sur un recul limité à 0,60%, et se retrouve déphasée avec les commandes industrielles de juin publiées mardi, qui ont elles nettement rebondi de 2,5%.

Destatis a en outre revu en baisse le chiffre de la production de mai à +0,1%, après avoir initialement annoncé +0,3% le mois dernier.

La production dans l’industrie hors BPT et énergie a reculé «pour le quatrième trimestre d’affilée», en l’occurrence d’1,8% en juin, note Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.

Une telle séquence ne s’était plus vue depuis 2008-2009, quand le recul cumulé était bien plus fort (-20%) qu’à ce jour.

Dans le détail, la production de biens semi-finis a reculé en juin de 2% et celle de biens d’équipement d’1,8%, contre 1,4% côté biens de consommation.

La baisse a été en particulier ressentie dans les domaines de la production de métaux, de machines-outils et d’automobiles, détaille le ministère allemand de l’Économie dans un communiqué séparé.

Seule la production dans le secteur de la construction peut afficher un timide progrès (+0,3%).

Dans l’ensemble, un tel recul des biens produits en Allemagne a de quoi raviver les inquiétudes récurrentes sur la santé de l’industrie allemande, le pilier de la première économie européenne.

«La conjoncture dans l’industrie demeure sur le déclin», résume-t-on à Berlin.

Publié la semaine prochaine, le PIB allemand devrait avoir légèrement augmenté au deuxième trimestre, selon Andrew Kenningham, économiste chez Capital Economics.

«Quoi qu’il en soit, les entreprises industrielles continuent de faire face à de nombreuses difficultés, avec la faiblesse du commerce mondial, le ralentissement de la consommation des ménages et des investissements, ainsi que l’incertitude réglementaire qui règne dans le secteur de l’automobile», ajoute-t-il.

Pour l’heure, l’utilisation des capacités de production reste raisonnablement élevée en raison de carnets de commandes importants, mais il faudrait «au plus tard au quatrième trimestre un signe positif du côté des commandes afin d’éviter un recul notable de la production», prévient Stefan Kipar, chez BayernLB.

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