Adecco subit un recul au 2e trimestre

AWP

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Le groupe, dirigé par Alain Deehaze, a subi une baisse de 11% du bénéfice net.

Adecco a vu sa croissance ralentir au deuxième trimestre et a subi une baisse de 11% du bénéfice net. Mais le numéro un mondial du travail temporaire a beaucoup investi dans la numérisation de ses activités et compte en tirer les bénéfices dans les prochains mois, dans un contexte très porteur en Suisse en particulier.

Le bénéfice net trimestriel du groupe zurichois s'est établi à 170 millions d'euros (196 millions de francs), contre 192 millions douze mois plus tôt, pour un bénéfice brut de 1,11 milliard, quasi stable, selon les chiffres publiés jeudi. Les recettes de sont étoffées de 1,3% à 6,05 milliards, pour une croissance organique de 4%, en reflux de 2 points de pourcentage.

Globalement, les résultats se situent vers la borne basse des prévisions des analystes, ce qui peut expliquer l'accueil très frais réservé par le marché. A la clôture, le titre Adecco a terminé en repli de 2,01% à 59,48 francs tandis que le SMI a lâché 0,33%. Adecco est le "cancre" du SMI depuis le début de l'année, avec un recul de près de 20% du titre.

Le directeur général Alain Dehaze n'est pas particulièrement préoccupé par le recul de 6% à 4% sur un trimestre de la croissance organique. «Il n'y a pas de rupture de tendance», a-t-il déclaré à AWP.

Le dirigeant belge a précisé que ces chiffres de croissance avaient été arrondis. L'écart n'est en réalité pas aussi marqué que cela, sachant que la hausse au trimestre précédent s'était montée à 5,5% et celle du second à 4,4%.

Alain Dehaze est ravi de l'expansion enregistrée en Suisse, d'environ 20% en comparaison annuelle. «Nous y voyons le résultat de nos efforts sur deux ans. Nous avons changé la direction et avons eu une approche plus spécifique des clients. De nouveaux systèmes informatiques ont aussi été implantés.»

Le marché français - pays clé pour le groupe aux racines vaudoises et françaises - a aussi bien «performé», mieux que pour ses concurrents. La demande y a été particulièrement soutenue dans l'industrie et la distribution et est due à un ensemble d'acteurs, pas juste à un ou deux gros nouveaux clients.

Les recettes ont en revanche été plutôt faibles en Italie, en Allemagne et sur d'autres marchés européens. Cependant, le modèle de croissance appliqué avec succès à la Suisse, à la France et aux Etats-Unis sera bientôt en vigueur en Allemagne. Une croissance est donc attendue outre-Rhin aussi, mais pas avant le premier semestre 2019, six mois plus tard que prévu.

Numérisation

Ces résultats permettent au géant zurichois de garder sa position de numéro un mondial, juste devant le groupe néerlandais Randstad, qui a annoncé récemment un chiffre d'affaires de 6,022 milliards d'euros, avec toutefois un bénéfice net supérieur d'une vingtaine de millions à celui de son concurrent suisse.

Au plan opérationnel, le bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) ajusté d'Adecco s'est monté à 270 millions d'euros, en recul de 6% sur un an. Les marges ont été sous pression en raison des importants investissements pour la numérisation du groupe.

«Ces investissements dans le digital renforceront notre compétitivité de façon significative et permettront d'améliorer nos parts de marché dans notre coeur de métier», relève Alain Dehaze.

Le groupe se dit confiant de pouvoir réaliser son objectif d'économies de 50 millions pour fin de l'année. Il a annoncé des objectifs à moyen terme de réductions des coûts de 250 millions d'ici 2020.

Les analystes d'UBS relèvent que les chiffres se situent en ligne avec ses attentes. La grande banque souligne en particulier l'amélioration attendue de la marge opérationnelle au second semestre. Barclays pointe les dépenses administratives plus élevées que prévu, qui ont entamé l'Ebitda. Mais la banque est séduite par la bonne performance en France.

Adecco ambitionne de devenir le numéro un dans le placement de personnel fixe, un domaine où sa part de marché ne dépasse pas actuellement 2%. Dans ce but, il s'est emparé récemment aux Etats-Unis de la plateforme de placement Vettery.

 

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